• Je me permets, vous excuserez  la simplicité, peut-être la futilité de mon propos, de vous conter une petite anecdote du bled : 

    "Hada" Alija3tar, que Dieu ait son âme, une fois, est allé à Fès.

    Il était émerveillé par les lumières, les charmes de la ville, les belles dames qui se dandinaient, bras-dessus bras-dessous avec de beaux hommes, dans de belles avenues.

    Il s’arrêta net et dit : « Keytek ajjanna, jabta fik jahanam ». 

    Je laisserai le soin de la traduction à mes amis Toumi ou Mghili.

    Auteur: 
    Fandlaoui




    Notre ami Fandlaoui tire le chat par la queue, pour le réveiller! 

    Traduction: "Malheureux paradis, tu es vaincu par l'enfer!" ( l'enfer t'est préférable!).
     

    Auteur: 
    mghili



    Une autre traduction à ce que notre écrivain Fandlaoui nous a offert : 

    "Shame on you Heaven (or paradise)! You lost to Hell" . 

    L'anecdote porte beaucoup de significations, et reflète une réalité qui fait rire (et pleurer à la fois). 

    Auteur: 
    7ab riro



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  • Pour l'ami Menzli qui voulait savoir l'origine du nom de Ain Kbir; en demandant si par hasard une Ain Sghir existait:
    Personnellement, je n'ai jamais entendu parler d'une Ain qui portait ce nom.
    Par contre il existe des petites Ains comme : Ain Al Foukia au Douar Oulad Abdeaziz  et Ain Assaflia ou Ain Msakfa au Douar de Touama.
    Je pense que les anciens ont appelé Ain Kbir certaines sources par rapport aux autres petites sources qui avaient moins d'eau. Donc ce doit être le cas de Ain Kbir d'El Kalâa, ainsi que de celle de Mghila et de celle d'AlKasba . 

    A propos de Ain Kbir D'El Kalâa il existe une légende que nos parents nous ont racontée et à laquelle nous avons cru étant jeunes, mais il serait difficile de nous la faire croire à l'âge adulte ! 
    Comme nous racontons nos souvenirs d'enfance je la mettrai sur le compte de l'innocence, de la naiveté, de la simplicité d'esprit et de la candeur ! 

    Il paraît qu'il y avait un berger qui passait tous les matins devant Ain Ghrab (une petite grotte en face de Ain kbir) avec ses 9 vaches.
    Mais en arrivant en haut de la colline il se rendait compte qu'il en avait 10!
    Et le soir en rentrant chez lui, de nouveau il n'en trouvait que 9 !
    Ce mystère l'intriguait beaucoup. Alors il décida de ne pas perdre de vue ses vaches tout le long du trajet, le matin comme le soir.

    Le lendemain, sur le chemin du retour avec 10 vaches, il remarqua qu'une vache rentrait dans la petite grotte de Ain Ghrab.
    Il n' hésita pas à la suivre.
    Au fond de la grotte il se trouva au milieu d'EXTRA-TERRESTRES.

    Ils furent contents de le voir, et, pour le remercier d'avoir mené paître leur vache, ils lui demandèrent ce qu'il désirait avoir.
    Sans hésiter, il répondit : de l'eau, car elle manquait terriblement dans la région.
    Les EXTRAS-TERRESTRE lui dirent que devant lui se trouvaient 7 tontes de moutons, que chaque tonte représentait une quantité d'eau, et que c'était à lui de décider du nombre de tontes qu'il voulait prendre. Il en prit 2 ou 3, ce qui donna naissance à Ain Kbir.

    Heureusement, ou malheureusement, il ne prit pas les 7 tontes... car on aurait eu la mer à la place !

    Pouvez-vous imaginer la Méditerranée à El Menzel, et des bateaux qui feraient le trajet  El Menzel - Sète ou El Menzel - Marseille ?

    Auteur: 
    toumi10

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  • Je voudrais ici rendre hommage à un Menzli, qui est aussi de notre famille, et qui a beaucoup compté pour moi, Si Abdeslam Moujoud, ancien directeur d'école, ancien commerçant (il avait la boutique de tabac en face du terrain de foot), un grand ami, trop tôt disparu (qu'il repose en paix!). Si Abdeslam a été, de son vivant, mon frère, nous étions inséparables. 
    Une anecdote à son sujet: 
    Un jour je prenais le thé chez lui. Nous étions seuls au salon et nous fumions des Olympic, lui des rouges et moi des bleues. Nous étions âgés d'une trentaine d'années tous deux. Soudain il a entendu que son père arrivait pour lui rendre visite. Il a immédiatement éteint sa cigarette avant que son père, El Hadj, pénètre dans la pièce. Ce n'était pas de la peur: il était adulte, marié, avait déjà ses propres enfants. Non, c'était une magnifique marque de respect! Et, pour moi l'occidental, ce geste a été porteur d'une très forte charge d'émotion et de noblesse. 
    Que les jeunes générations en tirent la leçon qui convient!

    Auteur: froissart

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  • Vous savez que certaines gens sont trés attachées à leurs marabouts, comme le cas de Sidi Mghit à El Menzel. 
    Un de mes oncles me racontait que pendant les années 90, il y avait une cousine à lui qui leur rendait visite dans l'ancienne maison de mon grand père (qu'il repose en paix). Elle avait un problème au niveau de son pied et, comme elle venait de Zaouia, les gens lui avaient conseillé de mettre un peu de sable, pris à côté du mur de Sidi Mghit, sur son pied pour que la douleur s'en aille.
    La pauvre avait exécuté ce qu'on lui avait dit, et par effet psychique ça avait marché (la baraka) une première fois, et, deux semaines plus tard, une deuxième fois.
    La troisième fois (un jour du souk de dimanche), elle souffrait beaucoup: mon oncle lui expliqua que c'était du n'importe quoi, et qu'elle devait se rendre chez un médecin. Elle ne l'écouta pas, et le supplia d'aller lui ramasser un peu de sable parce qu'elle avait mal et ne pouvait pas marcher.
    Alors il descendit à L7afa (que Zahra et Patryck connaissent très bien) : c'est une sorte de petit parc en bas de la maison là où on peut descendre à l'oued d'El Menzel. Il prit là un peu de sable (qui n'avait rien à voir avec celui de Sidi Mghit). Il attendit un peu (pour que le temps de son absence semble normal) puis il remonta à la maison.
    La pauvre mit le sable de l7afa ( pour elle c'était celui de Sidi Mghit) sur son pied, et tout alla bien, et elle lui dit :
    " Tu as vu la baraka de Sidi Mghit, tu as vu! et toi tu me dis d'aller voir un médecin, à moi qui n'avais même pas de pieds pour marcher! Maintenant que j'ai mes pieds, Alhamdoulilah, ce n'est pas la peine d'aller voir ton médecin: je vais aller au souk pour acheter mes légumes !!!!"

     Auteur: 
    menzli

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  • Je suis émerveillé. Très content de voir notre forum prendre de l’ampleur. Très satisfait des contributions des uns et des autres : des photos, des rapports, des liens Internet, des présentations de douars foisonnent. C’est là un travail de valeur. Sachez bien que nous sommes en train de constituer la matière première, indispensable à nos anthropologues, à nos historiens, à nos géographes, à nos journalistes et même à nos écrivains et à nos poètes. Des liens sont en train de se tisser entre nous, jeunes et vieux et c’est formidable. Avouons-le, c’est en même temps utile et agréable. Que c’est beau de voir tous ces Yazghi à pied d’œuvre, au Canada, à la Réunion, dans le Vaucluse, à Rabat, à Kenitra, et surtout à El Menzel! Leur seul objectif est de nouer avec notre tribu, notre terre, nos ancêtres, notre enfance, nos professeurs… le mérite revient à celui qui en a eu le premier l'idée, RAMI, nous le remercions du fond du cœur. Ceci dit, je vous invite aujourd’hui à vivre avec moi le souvenir de l’une des injustices qu’ont supportées nos parents sous le joug du protectorat. 

    J’avais encore quatre ou cinq ans. Notre voisin, que dieu ait son âme, était sous-officier dans l’armée française. Chaque année, quand il revenait chez lui, c’était pour nous un évènement agréable. Il nous offrait des bombons, des gâteaux d’ailleurs, du pain blanc de Fès (lkoumir). Nous l’accueillions comme un parent très cher. Et il nous le rendait bien. 

    Une fois, il avait entrepris de restaurer sa maison comme faisaient tous ceux que le destin avait éloignés des leurs. Il procéda à des transformations : il démolit des murs, en construisit d’autres, étala l’argile (lakhbiz) sur le toit, revêtit la façade qui donnait superbement sur la3nina, c’est comme cela qu’on appelait la maison du Caïd Larbi. Il passa le mur de cette façade à la chaux, fit embellir deux petites fenêtres par son maçon. Sa famille et ses voisins étaient très contents. Nous admirions son travail. 

    Hélas notre joie n’a pas duré longtemps. Un matin, le mokhazni du caïd se présenta chez notre voisin et lui annonça que celui-ci était très mécontent, qu’il n’admettrait jamais que des fenêtres donnent sur son palais et qu’il fallait les condamner. Tout le monde était sidéré par la décision du makhzen d’autant plus que la maison de notre voisin était distante de celle du Caïd d’à peu près un kilomètre à vol d’oiseau. Le temps était à l’injustice. Qui aurait osé défier le despotisme du caïd ? Notre voisin tarda un peu à exécuter l’ordre de celui-ci, qui trouva le maçon (je ne dirai pas son nom) qui avait entrepris les travaux et lui ordonna de procéder à la condamnation des fenêtres et au badigeonnage du mur avec de la cendre grise. Triste souvenir que je garde dans ma mémoire et que nos voisins et nous-mêmes n’avons jamais oublié. 

    Auteur: 
    Fandlaoui

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