Quand on parle d'El Menzel, tout le monde est d'accord sur le fait qu'avant c'était mieux.
La tribu est en dégradation année après année, car il n'y a pas d'eau pas de ceci pas de cela, alors que les cafés, il y en a 10 de plus chaque année et ils sont souvent bondés.
Quand je suis à El Menzel, j'aime bien me réveiller très tôt (entre 6h00 et 7h00) et sortir faire de la marche ou lire quelque chose.
Je vous assure que je suis très étonné de voir tous les magasins fermés, très peu de gens qui circulent (je parle de l'été)... Il faut attendre 8h30 à 9h00 pour voir l'activité commencer...
Où sont les gens, les travailleurs puisque la principale activité dans la tribu est l'agriculture, l'élevage et le petit commerce?
Il y a des gens qui vont me répondre: nous manquons d'eau pour l'agriculture.
Je leur réponds : il y a plus de "lfchouch"! Nous avons beaucoup de richesses dans notre tribu, beaucoup d'eau à exploiter, beaucoup de sites susceptibles d'être touristiques, beaucoup de main-d'œuvre à faire travailler et surtout beaucoup de matière grise à faire se réveiller.
En deux mots : notre tribu nous a donné tout, mais qu'est-ce que nous avons fait pour elle?
L'organisation d'un moussem est un début pour attirer les gens et les inciter à visiter les sites comme : Aïn sebou, kaf La7mam, Zloul ...
Pourquoi pas une fois par an : jeudi - vendredi -samedi sur la place du souk par exemple, avec tous les type de folklore Yazghi, ce qui peut faire émerger de nouveaux Cheikhs et Nddams.
Ceci n'est juste qu'un exemple, mais il y a beaucoup de choses à faire pour inciter les jeunes à rester sur place et travailler, et surtout se réveiller tôt ...
Auteur: menzli
Je sais très bien qu'il faut attendre que la terre sèche, mais si je vous parle de ça, c'est parce qu'il y a eu 15 jours de suite de soleil un peu avant l'Aïd Kebir, et des gens ont décidé de ne pas labourer pour raison de l'Âïd (les gens ont pris l'habitude de prendre des congés pendant l'Aïd, c'est vraiment du n'importe quoi, maintenant ils vont se reposer toute l'année !!!)Je ne suis pas contre le fait de célébrer l'Aïd, mais pendant 2 à 3 jours maximum! Le travail aussi fait partie de notre religion.Quand j'ai parlé de Timouyas, c'était juste pour parler d'un exemple qui a réussi et qui peut être un exemple pour toute la tribu. Ces murs de pierres ont été faits par nos parents (je leur dis moi aussi BRAVO). Les jeunes d'aujourd'hui ne font pas ça, et ce sont ces jeunes sur qui la tribu doit compter.Nous ne devons pas oublier les gens qui sont riches et qui ne veulent pas travailler et qui en plus vivent une vie de pauvres pour ne pas perdre d'argent. Il y en a pas mal de ce type.
""" Il ne faudrait pas oublier que nos mentalités doivent changer également .On a besoin d'un changement profond ; et d'une évolution dans les comportements [i].""" (toumi10)
Là je suis à 100% d'accord avec toi mon cher Toumi10, je dis toujours que le Maroc et pas seulement notre tribu a besoin d'une REVOLUTION CULTURELLE, pour moi c'est la seule manière d'évoluer avec ou sans pluie.Toumi a tout à fait raison. Le Maroc fourmille de jeunes, et de moins jeunes, qui ont fait plusieurs années d'études supérieures et qui chôment depuis leur sortie d'université, ou qui vendent des oeufs sur le souk ou gèrent une minuscule boutique et font un petit boulot de temps en temps, quand l'occasion s'en présente.Mon cousin Menzli ne dira d'ailleurs pas le contraire: il connaît très bien la situation de certains de ses propres cousins, mes beaux-frères... (froissart)La plupart des gens qui ont fait plusieurs années d'études supérieures et qui chôment depuis leur sortie d'université n'ont pas fait le bon choix en intégrant l'université ( avec des spécialités comme la philosophie, le droit, même la physique) et ont attendu que l'état leur trouve un poste stable (je dis aux nouvelles générations qu'il ne faut même plus y penser). Il y a des gens qui ont compris ça avant (et à temps), et qui ne regrettent pas d'avoir quitté l'université et changé de spécialité.
Ce qui est regrettable, et cela aussi, Menzli le sait, c'est que la tradition marocaine de solidarité s'est parfois perdue: quand l'un réussit à devenir riche et puissant dans une famille, il ne s'intéresse plus au sort des plus pauvres de ses frères, neveux, nièces...
Et cela, je l'ai vu de mes yeux parmi nos Beni-Yazgha eux-mêmes (tu vois de qui je parle, cher Menzli...).
(froissart)
Oh là là (way7a 3lia), je sais très bien de qui tu parles cher Patryck, et je suis sûr que cette personne ne pense pas avec son propre cerveau, tu es d'accord avec moi, c'est pour ça que je dis qu'il faut une révolution culturelle...
Auteur: menzli
Bref, je vous raconte une histoire :En 2005, j'ai invité des amis (EncoreUnYazghi les connait très bien) à faire une visite de notre tribu, en commençant par un petit déjeuner à EL Menzel: nous étions les seuls dans le café à 7h00 !Nous sommes partis après à Oulad Mkoudou, Taghit, Aïn Sebou, Aïn tendrine, Ahermoumou et nous avons pris le déjeuner au bord de l'oued Zloul.Puis nous sommes montés dans les montagnes vers le Bouiblane (sans aller jusqu'au sommet).Les amis était très contents d'avoir échangé le buit de la ville contre une si belle nature (ils n'avaient pas encore l'intention d'investir !).A la fin de la journée, c'est eux-mêmes qui m'ont dit que depuis toujours ils entendaient parler d'El Menzel (ils ont des amis d'études Yazghis), et qu'ils imaginaient que la ville était beaucoup mieux que ce qu'ils venaient de voir de leur propres yeux.Par malchance, un de nos investisseurs avait voulu recharger son appareil photo le matin juste après le petit déjeuner, vers 8h30.Mais nous avions eu beau fouiller les rues de El Menzel, aucun photographe n'était ouvert!J'avais prétendu que nous avions beaucoup de mariages en cette période (juin!!!), et que peut-être les photographes avaient passé une nuit blanche.C'était juste une remarque, mais c'était la vraie vue externe.Auteur: menzli
Il est intéressant d'assister à cet échange de points de vue. La confrontation des opinions ne peut être que productive.
Je voudrais rappeler, à propos du choix des études après le bac, ou le changement de formation au cours du parcours universitaire, au Maroc, n'est pas aussi facile que tu le penses, cher Menzli: tu as pu faire les études que tu as faites parce que ton père a pu t'aider financièrement. Tes cousins qui ont fait des études universitaires dans l'objectif (déçu) de devenir fonctionnaires et qui sont au chômage avec leur licence ou leur maîtrise n'avaient pas, eux, les moyens de s'inscrire ailleurs qu'à l'université, où non seulement les études étaient gratuites, mais où ils percevaient une petite bourse.
S'ils ont cru que l'Etat leur offrirait un emploi après la licence, c'est qu'à une certaine époque on le leur a fait miroiter cette perspective, avec un enseignement supérieur public qui ne présentait que des disciplines générales.
La révolution culturelle que tu souhaites aurait dû depuis longtemps (je le disais déjà en 1968) être préparée par une évolution du système éducatif public vers une offre large d'enseignement technologique, agricole, professionnel...
Auteur: froissart
Précision : après mon bac, j'ai suivi un système éducatif français (classes prépa + grande école d'ingénieur), et c'était gratuit; j'avais aussi la petite bourse; même chose pour mes deux frères : le petit dont tu connais le parcours et le grand qui est parti en France et n'avait besoin que de son billet aller, point. Mais l'aide de mes parents était d'une valeur plus précieuse que l'argent, et ce depuis notre enfance et pendant notre éducation, et si nous sommes maintenant des vrais yazghis, c'est parce que notre père l'est aussi.
Sachant que : Etre fier de ton père est une évidence (le contraire aussi).
Sans oublier ton aide aussi, je me rappelle très bien le livre que tu m'as envoyé depuis l'océan indien. C'était un simple geste, mais pour moi, c'était d'une grande importance
Pour moi, ces gestes restent inoubliables.
toumi10