• Le voici, le mallem du thé d'El Menzel dont on a beaucoup parlé sur Yabiladi!
    Qui n'a jamais goûté ce nectar ne connaît rien!


    Cérémonie du thé au Maroc

    Le thé vert de Chine fut introduit au Maghreb au XVIIe siècle à la cour du Sultan Moulay Ismail, puis, à la fin du XVIIIe siècle, lorsque la Compagnie des Indesachemina vers les ports marocains de l'Atlantique de grandes quantités de thé vert, son usage se répandit dans toutes les couches de la population.


    A l'époque, les Marocains ne buvaient que des infusions de menthe, de sauge ou de marjolaine mais ces breuvages étaient préparés dans un but thérapeutique et n'étaient supportés par aucune base de rituel social, de besoin cérémoniel ou de plaisir partagé.


    L'arrivée du thé, avec sa réputation de santé, associé à la menthe verte, au pain de sucre et à la théière emporta tout de suite l'adhésion de tous : les bourgeois et les artisans, les citadins et les ruraux, les riches et les pauvres, tout ce monde fut unanime à juger cette boisson délicieuse. Un engouement durable était né, correspondant à un besoin réel, des habitudes furent prises, des objets créés ou adoptés comme la théière à couvercle conique et long bec, les petits verres à thé, le samovar, le marteau à sucre, les cassolettes, etc.

     

    Thé vert à la menthe

    Petit à petit, un cérémonial se mit en place, et tout un folklore se développa autour de cette nouvelle consommation devenue la boisson nationale par excellence. A tel point qu'aujourd'hui, le thé vert à la menthe apparaît, à première vue, comme une tradition immuable remontant aux débuts de l'histoire.


    La cérémonie d’Afrique du Nord du thé à la menthe est d’inspiration musulmane, considérée comme un don d’Allah.


    L’officiant,  dispose devant lui les objets du culte : la petite théière bariolée, les verres, le pain de sucre que son emballage protège, dit un proverbe maure, "comme le voile d’une jeune mariée" et la menthe, sortie du tissu humide qui l’empêche de flétrir (l’espèce la plus recherchée est celle dite " nana de bogué").


    Ensuite, on sert le thé en le versant jusqu’à un mètre au-dessus du verre. En effet, tout l’art du thé consiste à le faire mousser, car seul le thé servi très mousseux honore dignement l’invité  (lorsque l’on fait bouillir l’eau pour préparer le thé, celle-ci perd son oxygène. En faisant couler le liquide de très haut, on réoxygène l’eau pour une meilleure digestion.) D’où le geste ancestral du liquide brûlant versé de verre en verre, bien droit et d’assez haut, pour y faire monter l’écume ou « le turban ».

    Ensuite s’enchaînent les trois tournées rituelles : le premier thé est "amer comme la vie", le deuxième un peu plus sucré, "doux comme l’amour", le dernier, franchement sirupeux, "suave comme la mort". Le mot "siroter" prend alors tout son sens. Les Maures parlent des "trois J" du thé, qui en résument l’usage, en trois mots arabes : Jar (la lenteur), Jamar (la braise), Jmaa (le groupe). » (Extrait de « Randonnée dans l’Erg Makteir avec La Balaguère » de Jean-Pierre Langellier)..


    votre commentaire
  •  

    Sur la piste d'El Gada...
    On emmène un mouton et on transporte par âne des ingrédients d'El Menzel à El Gada pour un grand mariage, au début des années 70...


    3 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique