• Ta blague du tracteur, mon cher Patrick, m'a fait penser à une autre.
    Si Hamid qui était professeur d'Arabe au collège d' El Menzel avait remarqué deux élèves assis à la même table.
    Le premier était grand et gros, le second petit , chétif et mince. Il les a regardés un bon moment puis il leur a dit : "Vous, vous êtes comme " TAHA " ce qui a fait éclater de rire tous les éléves de la classe, car TAHA est le titre d'une Sourate du Coran, sachant que le "T" est gros comme un petit ballon (ATTAË ) et "HA" (Hae) comme un petit triangle. Croyez-moi: les deux éléves n'avaient pas apprécié cette remarque! et le plus dur, c'était de subir les ricanements des camarades et de ne pouvoir rien dire...

    Auteur: toumi10


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  • Bonjour à toutes et à tous,
    Voici quelques morceaux d'Ahidouss numérisés à partir d'une vieille cassette K7 des années 70...

    Ah'idus est une danse collective, de loin le moyen préféré des Imazighen du Maroc centrnal pour faire la fête. Danse expressive d'une grande vitalité, Ah'idus peut se pratiquer à n'importe quelle occasion. Mais c'est lors des fêtes familiales (circoncision, mariage, naissance), des moussems et de certaines fêtes nationales, qui rassemblent un grand nombre de personnes, que Ah'idus présente sa meilleure image. En effet, les participants (hommes et femmes) se parent de leurs plus beaux vêtements traditionnels. 
    Les danseurs d'Ah'idus se mettent en cercle, en demi cercle ou en deux rangs qui se font face (cela dépend des régions) formés d'un homme d'une femme en alternance, épaule contre épaule. Au milieu de la scène, des joueurs de tambourins (allun) mènent la danse. L'un d'entre eux joue le rôle de chef d'orchestre, et dicte aux danseurs et aux danseuses l'exécution d'une chorégraphie où se succèdent mouvements latéraux, d'avant en arrière, fléchissement des jambes et toute une panoplie de gestes ordonnés. Dans certaines régions,chaque homme joue du allun (photo ci-contre), mais seul le chef d'orchestre se trouve au milieu de la scène.

    source: http://membres.lycos.fr/izlanimazighen/tiyeffarin.htm



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  • Quelques noms de mes amis de jeunesse d'El Menzel: Kacem Dounas, Abdallah Laaboudi, Omar Dounas (paix à son âme), Mohamed Dounas (qui vit aux USA), Larbi et Lhacen Ben Saïd (qu'ils reposent en paix), Kouicem, El Harrouf, Abdallah (surnommé "Pois chiche") dont je tais le nom de famille, le vieux Fquieh M'Koudi, et tant d'autres, à une époque où El Menzel ne s'étendait guère au-delà des anciens remparts et où tout ce qui a été construit depuis entre l'ancien souk, Aïn Kebir et Oulad M'Koudou était occupé par d'agréables jardins potagers et plantations d'oliviers, parsemés de sources et de ruisseaux. J'ai d'ailleurs habité dans la première maison qui a été construite à l'endroit où est aujourd'hui le lycée, derrière la station de Mchrir. Cette maison avait été construite par Ahmed Ben Saïd, frère des précédents, qui était alors boucher, comme ses autres frères Omar et Abdelkader. Ensuite M. Abdallah Gadi a fait construire l'immeuble qui est devant le nouveau souk, avec toutes ses boutiques, et les constructions se sont multipliées. Il n'y avait pas de route pour aller à Oulad M'Koudou, une simple piste, très mauvaise pour les voitures.
    La gendarmerie n'existait pas (nous dépendions de Bir Tam Tam).
    On prenait de l'essence en face de l'ancienne boutique de Mchrir (El Hadj, le père, qui m'aimait bien, que Dieu ait son âme), à une pompe en verre actionnée à la main!


    Le jour du souk, les petits pois se vendaient 5 centimes (1 riel) le kilo! C'est Meryem Chbatah (qu'elle repose elle aussi en paix) qui faisait mes courses et ma cuisine avant que je me marie.
    Que de souvenirs!

    Auteur:
    froissart

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    Ta mémoire est restée intacte, cher Patryck, concernant la description D'El Menzel et ses environs. Nous l'avons connu comme toi et nous constatons avec désolation que l'évolution d'El Menzel a eu son "revers de la médaille ". Plus de ruisseaux, plus de Ain Daqqouq, Ain kbir laisse sortir encore quelques larmes qui lui restent pour pleurer sur son sort, et le béton a gagné les collines ! Heureusement le seigneur Cafazrou garde sa grandeur et veille sur la cuvette d'El Menzel et ses Kloue. Pourvu que ça dure !!.

    Tu m'as fait penser également à la première station d'essence manuelle de Machrir qui était au centre d'El Menzel, juste en face de l'ex-ancien Bureau du collabo "al Caid Alâarbi " et qui plus tard devenu une classe de C.P. L'instituteur était connu de tous les yazghi sans exception: c'était SI ASSOU qui plus tard était devenu CHAOUCH au collège ( qu'il repose en paix ). Il était estimé par tout le monde et on ne garde de lui que de bons souvenirs.

    Quant au collabo, le caid lâarbi, tu trouveras des témoignages auprès des anciens qui ont vécu sa tyrannie, et qui ont subi humiliations et violences de sa part. Mais n'empêche! Je lance un appel comme toi à ceux qui ont des anecdotes à raconter pour qu'ils ne les gardent pas pour eux et qu'ils l'expriment sur notre forum. " Il est possible de trouver dans une rivière ce qu'on ne trouvera pas dans la mer "!. Qui sait !!.
    L'idée d'un bouquin sur cette époque est une trés bonne idée, et je souhaite que tu arrives à écrire un bout d'histoire des Beni Yazgha car les livres retraçant l'origine de notre tribu nous font défaut, et je ne sais toujours pas si les Beni Yazgha qui au départ étaient à Bab ftouh - à l'entrée de Fes - étaient une tribu Arabe ou Berbére Arabisée. Je ne cherche absolument pas à polémiquer ou à ennuyer quiconque, car j'ai toujours posé la question en disant : pourquoi les yazghi parlent arabe, alors que nous sommes entourés de tribus berbéres ? Il est tout à fait normal que nous cherchions à connaitre nos origines, et à savoir d'où nous venons .

    Auteur:
    toumi10

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    Un jour de souk, dans les années 80, j'ai pris ma caméra toute neuve et j'ai voulu filmer quelques scènes de notre grand événement du mercredi et du dimanche. J'étais à peine passé devant le bureau du contrôleur, à l'entrée, qu'une main s'est posée sur mon épaule. Je me suis retourné, et me suis trouvé face à face avec le Khalifa de l'époque, Si Hannafi, que je connaissais depuis 20 ans. Il m'a dit:
    "Msieur Patryck, vous ne pouvez pas filmer, c'est interdit".
    J'ai protesté, et lui ai dit que j'avais vu, le souk précédent, des touristes qui filmaient.
    "Oui, Msieur Patryck, mais vous, vous n'êtes pas un touriste. Seuls les étrangers peuvent filmer le souk".
    "Mais je suis un étranger, mon cher Hannafi..."
    "Non, Msieur Patryck, n'ta dianna, n'ta machi barani, donc vous ne filmerez pas".
    J'étais en colère, mais en même temps je venais d'entendre les plus belles des paroles: j'étais donc considéré comme un Beni Yazgha, à tel point que, comme tout Beni Yazgha, j'étais soumis aux règles arbitraires du régime de Hassan II !!!
    Elle n'est pas belle, mon histoire? Je vous jure qu'elle est authentique!


    Auteur:
    froissart
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    Bonjour à toutes et à tous,
    Je suis un nouveau yazghi sur ce forum. La lecture de quelques messages m'a fait vraiment plaisir et je suis content de vous écrire.
    Je me présente :
    - J'ai vécu à lmenzel entre 0 et 6 ans, à derb lgragra et à dyour jdad.
    - Mon grand père était l'Imam de la mosquée dans les années 60
    - J'ai deux oncles qui gèrent actuellement la boutique dite de Msloute (à coté de la mosquée) et un cousin qui a une boutique à lkhbayez.
    - Mon père était prof de Maths au collège avant d'enseigner la physique (entre 1969 et 1979 je crois).
    - J'ai un oncle à lmenzel qui sait très bien faire le thé (bien sucré surtout!)
    Au moins une personne sur ce forum va me reconnaitre !!!
    Bien à vous

    Auteur: encoreUnYazghi
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    Mon cher EncoreunYazghi,

    Ta présence dans ce forum nous fait très plaisir, d'autant que d'entrée tu as commencé à évoquer tes souvenirs d'enfance.
    Mais je ne pouvais pas te reconnaître car j'ai quitté El Menzel en 1969 et certaines choses m'échappent complètement. Par contre, je me rappelle trés bien la boutique de " Masloute " qui se trouve juste à côté de la mosquée, à l'angle, là où on vendait le lait au détail le matin, et l'aprés-midi la menthe ou "Alben ". C'étaient les années 60.
    Je peux te dire mon cher ami que cette boutique appartenait avant Masloute à un Juif qui a quitté El Menzel au début de l'émigration de sa communauté vers Israel. Je pense qu'il s'appelait Aâmiyar, et un autre juif qui se trouvait sur la place s'appelait Amrane. Sa boutique a été achetée par le cordonnier.

     Auteur: toumi10

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    Bonjour et miat mrahba o mrahba aux nouveaux-arrivants. Je n'arrive pas à reconnaître EncoreUnYazghi, même avec les détails qu'il a donnés. Bien sûr, c'est impossible pour moi de connaître qui était le Fqih de la Jamaa d'El Manzel en 1960 car je n'existais pas encore et je ne me rappelle pas avoir entendu mes parents parler de cet Imam.
    Mais un nom est mentionné que je connais très bien: "Masloute". Je ne sais pas s'il est originaire de Kratech mais il habitait à quelques 600 ou 700 mètres de nous au douar de KRATECH. J'ai beaucoup entendu parler de lui et de ses histoires avec LKAYED LAARBI. Est-ce que quelqu'un de vous connaît une de ces histoires? Les Menzli connaissent Masloute plus que les Kortachi car il passait tout son temps à El Menzel, place de son travail. Quand j'étais professeur de 2eme cycle à Outat Elhaj (1989) mon collègue El Bekri, qui était d'El Menzel m'a raconté une anecdote qui va peut-être vous faire éclater de rire. Sorry! Je vais vous la raconter next time.
    Aussi ma mère qui est une manzlia de la famille de nass harras, et à qui j'ai rendu visite au Maroc juste ce Ramadan dernier, m'a raconté beaucoup d'histoires à propos des kortachis qui travaillaient à El Menzel. Donc j'ai beaucoup à dire de mon douar et des relations des Kortachi avec le reste des douars de Notre KBILA.
    Merci Toumi, Froissart et Mghili pour l'humeur créée dans vos récits. Je bénéficie beaucoup de vos écritures.

    Auteur:
    7ab riro

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    Merci à vous tous pour votre accueil et merci Patryck pour ton mot sympathique et sincère qui me touche vraiment beaucoup.
    Sinon je fais partie de la famille GADI. Je suis un des fils du professeur de physique (pour ceux et celles qui le connaissent). Une des choses qui me faisait vraiment plaisir lorsque j'allais avec ma famille passer quelques jours de vacances dans la maison de mon grand père était de pointer à coté de la boutique de Masloute avec un petit récipient (appelé la-bas : ttassa dGuigouz) juste après la prière de ~15h (juste après ssahel !) pour acheter du lait au détail (3 verres !). Ce lait, pour quelqu'un comme moi qui habitait en ville, était vraiment très bon. D'ailleurs j'ai eu l'occasion de visiter une ferme récemment en France et j'ai acheté du lait censé être "brut" non pasteurisé etc. mais au niveau du goût il était très moyen. Enfin bref, il n'y a pas mieux que le lait acheté au détail dans la tassa dGuigouz à lmenzel. Boire de l'eau, y a pas mieux que Ain Kbir. Les grottes, y a pas plus mystérieux que "kaf azrou" ou "kaf l7mam" !!!

    Auteur:
    encoreUnYazghi

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    Je suis de retour. Mon absence a duré quatre jours. Jour pour jour, je vous lisais. Je dirais même avec voracité. Certes, je ne peux plus me passer de vos merveilles, cela devient pour moi « la substance magique » dont vous n’avez cessé de parler, mais excusez-moi, j’étais « en rechargement ». Savez-vous où ? Et bien je suis remonté à la source, au bled. Quel plaisir ! Grâce à notre forum, lklou3, bou3rais, ain kbir, kaf azrou, bouyblane, el menzel, kratech…. ont une nouvelle saveur pour moi. Vos histoires, vos blagues, vos commentaires me suivent partout. Je suis possédé. Je suis allé à ain dakkouk pour voir la maison de notre ami Patryck, à la boutique du défunt maslout pour m’enquêter de la noble famille de notre ami Gadi, à karn souk pour contempler le bel hameau de kratech et j’ai appris beaucoup de bonnes choses.
    Ma chère karaba (la vraie), le majestueux bouyblane, drapé dans son bernouss blanc, m’a chargé de vous passer un chaleureux salut et vous en veut un peu de ne lui avoir pas rendu visite cette année c’est du moins ce qu’il m’a dit, je n’ai pas voulu insister: il paraissait tellement transi !!!!
    Je suis heureux comme Ulysse après avoir conquis la toison, pressé comme Victor Hugo l'était de voir la tombe de Léopoldine

    Auteur:
    Fandlaoui

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    D'aprés mes renseignements le froid sévit cette année au Maroc. Il s'est fait sentir vivement et il a causé des ravages. Les gens se plaignent beaucoup, et j'ai même entendu dire que les doigts d'un Mghili ont gelé ! Ce froid me fait penser aux basses températures qu'on a connues dans notre jeunesse (heureusement que nos mères et grands-mères nous tissaient des vraies Djellabas de laine pour affronter cette agression naturelle). Pour se réchauffer à l'extérieur, on jouait à "CHABA" pendant des heures et des heures et lorsqu'on avait fini de jouer, on se collait contre un mur, ou on occupait le couloir d'entrée à la mosquée pour se raconter des histoires entre nous. C'étaient les seuls endroits où on pouvait trouver refuge pour tuer le temps, n'est-ce pas Fandlaoui ? Mais ce qui m'a marqué le plus c'était d'entendre mon père ou grand-père parler du froid du " HAGOUZ " . Le Hagouz était une fête d'un calendrier agraire, célébrée vers le 15 Janvier. Elle marquait aussi le milieu de l'Hiver (ALLIALI ) qui commence vers le 25 Décembre et qui finit 40 jours plus tard. Notre ami Fandlaoui a oublié de nous dire que les Mhadras n'allaient pas au Msid ce jour-là. C'était un jour de congé ! Par contre ils passaient dans les maisons demander des friandises, et souvent on leur donnait des figues séches. Quant au Fkih et à ses amis, ils préparaient un bon tajine au Msid. Le Tajine était tellement bon qu'on sentait de l'extérieur de la mosquée les bonnes odeurs des légumes et des épices.

    Il est fort possible que j'aie oublié quelques détails de cette fête disparue (je pense ). Je serais trés content de partager et de revivre des souvenirs - si quelqu'un parmi vous pouvait nous rafraîchir la mémoire - . Je sais que notre ami Fandlaoui a plus d'un " tour "dans la capuche de sa Djellaba pour nous raconter quelques anecdotes. J'espère.

    Auteur: toumi10


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  • Je tiens à tirer une majestueuse révérence à mon ami Toumi pour le souvenir qu’il a relaté : la culture du chanvre. Ta narration m’a rajeuni de plus de cinquante ans. Je revois encore Bellahlal, que dieu ait son âme, accroché à son «hourgal» à sdi mamnhou, en pleine activité, séparant « eshage » du « chtab » du chanvre en tapant sur sa « jabya » .
    Tu es vraiment mon cher Toumi une grosse pierre du « mounka3 » «hajra dalmouka3» comme on dit encore chez nous sans savoir peut être ce que cela signifie. Bravo!

    Auteur:
    Fandlaoui

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    Effectivement mon cher Fandlaoui, tu t'es "planté " et tu as employé l'expression de " Hjar Al mankaâ " dans un sens complètement different de ce que tu voulais faire ! L'expression elle-même n'est pas un compliment destiné à quelqu'un. Elle est plutôt un reproche voire une insulte. Cela dépend des circonstances. On traite quelqu'un de cette expression lorsqu'il est immobile, paresseux, qu'il ne bouge pas, qu'il reste assis toujours au même endroit ce qui est le cas des pierres "D'ALMANKAÂ ".
    Ce sont des pierres qui demeurent fixes toute l'année, qui ne bougent pas.
    Sans prétention de ma part et avec toute modestie j'ai compris que tu voulais me faire un compliment pour mon récit  concernant la culture du chanvre, et le sens que tu voulais donner aux pierres était plutôt le sens de la sagesse, ou quelque chose d'essentiel, ou d'important. Je ne te tiens pas rigueur pour tes propos car tu as reconnu toi-même que tu ne savais pas exactement la signification (tu as bien fait de le dire!).
    Donc j'ai jugé bon de t'expliquer cette expression - à toi et aux autres qui ne la connaissent pas -  comme je l'ai vécu, et ressenti au moment où mes oreilles sifflaient de l'entendre car je l'ai entendu de la bouche de mes parents plus d'une fois, et j'étais conscient de la raison pour laquelle ils l'utilisaient à mon encontre! Le sens était clair et net !
    Je te remercie de m'avoir donné l'occasion de parler de cette expression car j'ai voulu le faire précédemment dans mon texte, et vu que je n'avais pas assez de place, je pensais le faire plus tard. Donc tu m'as aidé à enchaîner sur mon sujet d'avant . Ce n'est pas la seule expression que les anciens utilisaient - et dont j'ai fait "les frais " maintes fois moi-même - mais il y en a d'autres dont je n'ai compris la signification que plus tard, à l'âge de 30 ou 40 ans. Quand on est jeune, on mémorise ; et plus tard on décode ! d'ou l'importance de ce site qui pourrait nous faciliter les échanges et nous amener à réviser " Aswarna "(nos leçons coraniques ) et à laisser un témoignage à nos enfants et aux générations futures.

    Je me rappelle quelques anecdotes concernant cette expression, lorsque ma mère ou d'autres femmes voulaient traverser " ASSAFAH ": elles étaient gênées par le regard des anciens qui étaient assis et alignés comme " l'Ahjar d'Almankaâ " au pied de la falaise de ASSAFFAH. J'ai entendu ma mère répéter cette phrase plusieurs fois avec un ton de colère et de mécontentement. Souvent ces anciens étaient alignés en train de discuter entre eux ou de confectionner des coufins, des Zenbiles, des fils de Doums (Lahbals ), des (Salba )pour la charrue.
    Ou tout simplement ils étaient là à ne rien faire, à attendre, attendre que le temps passe, ou regarder, détailler et critiquer les passants, jeunes ou moins jeunes, hommes ou femmes, gens du pays ou " Ahl Barra ". Il fallait trouver un sujet de conversation, et peu importait le prix. Donc je comprenais la colère de ma mère! C'était "Jmaâ "d'oulad abdelaziz. Tous ces anciens sont morts , allah Yarhamhoum. Il y avait : Rguigue, Fafouch, ould Lahcen Al kamla qui donnait
     "le mauvais oeil" et qu'on craignait beaucoup, cheikh ould Allal, Bellahlal, Assou ben Rahhou et son frère si mohamed,  Ben Kerou, Boutahar et la liste est longue !
    J'arrête mon cher Fandlaoui car je commence à avoir les " boules ", le coeur serré et la main qui tremble ! Ces souvenirs font naître en moi une nostalgie douloureuse et me donnent envie de chialer!
    N'oublions pas que chaque douar avait cette assemblée d'anciens " JMAÂ " et nous - les jeunes de l'époque - on les traitait de " Shabe Arzaz " ou de "Hjar Almankaâ " car le conflit de générations a toujours existé !

    Auteur:
    toumi10

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    Cher Toumi, je reviens sur ce beau témoignage pour une simple remarque: depuis quelques années, à chacun de mes séjours à El Menzel, je me transforme volontiers en Hjar Almankaâ, et je passe des heures à ne rien faire, à regarder les passants et les passantes, à commenter et critiquer la tenue, ou l'évolution sociale, ou le vieillissement des uns, des unes et des autres avec quelques amis, et je trouve cela très agréable.
    Le conflit des générations, comme tu le dis, a toujours existé, et tout jeune devient un jour un vieux et imite ceux dont il s'est autrefois moqué.
    Les jeunes passent, et les Hjar Almankaâ restent...

    Auteur:
    froissart

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    En réponse à ton rectificatif relatif à l’expression « hjar lmounka3 », j’ai peur que tu ne te trompes mon cher Toumi. Cette expression est souvent associée à une autre « hargal oumargal », ce qui connote la résistance, la patience et l’endurance. Aussi le sens de la première ne peut être indépendant de celui de la deuxième. Quoi qu’il en soit, il est peut être jute de dire que l’expression est polysémique comme beaucoup d’autres. C’est la nature du langage dialectal, oral qui, parce qu’il n’est pas écrit, devient, par la nature des choses, quand il sort du cadre spatio-temporel où il est pratiqué, moins précis et plus fluide.
    Ceci dit, en attendant la sortie de notre ami Mghili de la très sympathique cérémonie qu’il a organisée en l’honneur de notre « ancien et nouvel ami froissart », laisse-moi te poser une question.
    Toi qui ne voulais pas divulguer ton douar d’origine, (je pensais que c’était parce que tu ne voulais pas limiter ta dimension à un simple individu, tu désirais garder ton statut de personnage à la balzacienne, plus riche et plus fécond - et j’avais, au début, apprécié ton choix), maintenant tu t’es fait prendre dans ton piège. D’abord en qualifiant les badauds d’ouled abdelaziz de « hjar lmounka3 ». (C’est la même remarque que faisait ma mère. Mais elle les comparait à des twachar de feu (brazéros). Et elle préférait emprunter les sentiers sinueux de bou3raïs. Et chaque fois qu’elle devait passer devant eux, elle disait « 3inakom fagdam oufakom ittahdam). Ensuite en donnant à monsieur Froissart toutes les précisons sur ta scolarité, sur les personnes qui étaient en classe avec toi, la belle Naïma par exemple, tu viens de donner à Mghili une précieuse information pour nous identifier et tirer sur nous à bout portant. Mais ne t’en fais pas, je serai toujours là pour te protéger. Nous les kalâoui, nous avons toujours été les remparts des béni yazgha.

     Auteur: Fandlaoui


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  • J'ai une petite demande (samholi ntcharrat chwich) concernant ma cérémonie d'accueil: j'aimerais bien voir en place pendant cet évènement (di machi i7dro fih lahbab o lshab)un sheikh qui va utiliser les cuillères, verres, et ssiniyya pour dire ses chants.

    Auteur: 7ab riro

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    Mon frère, ta demande de cérémonie avec cuillers, verres et ssiniya m'a donné la chair de poule car elle m'a rappelé celle à laquelle j'ai assisté et que j'ai entièrement filmée lors d'un mariage familial dans la maison de famille située au Hay Jdid derrière les petites maisons des anciens coopérants.

    C'était admirable! Quel sens de l'improvisation! Quelles belles choses exprimées avec si peu de matériel! Quel art! C'étaient des cousins de mon épouse, et je les retrouve toujours avec joie chaque été!

    Auteur: froissart

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