• Prière au Prophète, poème dédié à Mghila, par HASSAN LAMGHILI

    Auteur: mghili [MPAjouter ce membre dans mes favoris
    Date: le 19 décembre 2009 à 14h09

     

    Salut tout le monde.

    Ci-après une traduction du poème dédié à Mghila, intitulé "Priez pour le prophète", rapporté par notre fidèle ami Sandawi.

    Aya syadi sliw 3lnbi wzido……………………Oh seigneurs ! priez pour le prophète, encore et encore.
    Adayem llah sbhano di kan3bdo……………Seul Allah est éternel, le dieu que nous vénérons :
    Fine homa ljdoude di machi njbdo…………Où sont-ils les ancêtres que nous allons évoquer ?!
    Amchaw l llah noba waqfa 3lina…………….Ils ont rejoint l’au-delà; et le tour nous attend.

    Jina lblade tsarina ddar b ddar………………Nous visitons Lebled (douar Mghila), maison après maison.
    A fine howa l3wine aya wlad Bkkar…………Où est-il, LA3OUINE (Cheikh parolier) des Ouled Bekkar?!
    Amcha l llah noba waqfa 3lina………………Il a rejoint l’au-delà, et le tour nous attend.

    Fnane dlfnana mno kankhafo………………..Il fut un artiste des plus grands que nous redoutions.
    A katr3ed chlha ghir katchofo……………….La femme berbère tremblait quand elle le voyait.
    3lmni lghiwane w qrrani hroufo…………….Il m’a appris la romance et son langage.
    3lmni sinia lghzal kan3rfo…………………...Il m’a appris, gentleman, la poésie lyrique de la« Sinia ».
    Amahnachi nkkarine fdlo 3lina……………...Je ne saurai renier sa bienfaisance.

    Dayem llah sbhano howa lbaqi……………...Seul Allah est éternel, et seul Lui restera :
    Ybso 3youn Mghila nchfo hta swaqi……….Les sources de Mghila sont taries et les ruisseaux sont à sec.
    Afine howa L3mouch sbih lhlaqi…………….Où est-il, L3AMMOUCH, l’amusant personnage du douar ?!
    Ila hddar Hmouda khwiw znaqi……………...Et HAMMOUDA, que l’on évitait dans les rues,
    W chhal men wjah srfaq w yddo hnina……..Combien de joues a-t-il giflées avec sa main tendre !!

    Aya dnya l3dowa aya lhmqa…………………..Oh vie d’ici-bas, ennemie folle !
    A fayen lhaj Lhboub w fayen drti 3qqa……..Où est-il, Lhaj LAHBOUB, et où as-tu envoyé Lhaj 3AQQA,
    Ila hdder lkhsouma ma katdi3 frqa………….Qui arbitrait les différends sans léser personne ?
    Akane jmaj f hyato mn3na srqa………………Il était un bon gardien de l’oliveraie, empêchant le vol.
    Ghabo wjoh lkheir w bihom ma skhina……..Ils ont disparu, les bonshommes, et nous les regrettons.

    A ya dnya l3dowa raki ghriba………………….Oh vie d’ici-bas, ennemie étrange !
    A fayen Srghini amol lkssiba…………………..Où est-il, SERGHINI, l’éleveur de bétail,
    W fayen lhaj Lhmidi saheb zriba………………Et LAHMIDI, le propriétaire de la grande écurie ?!
    Ma bqate hlawa ama bqate hiba………………Il n’y a plus de douceur de vie, ni de déférence ;
    Di qal L3wine lmrhoum qlalte lbina…………..Comme l’a si bien dit feu LA3OUINE : «le lait se raréfie !».

    Aya dnya l3dowa ama fik lamane……………..Oh vie d’ici-bas, ennemie indigne de confiance !
    A fayen Hrrour al3dowa fine Hnnane………...Où sont-ils, H’ROUR et HANNANE ?
    A fayen howa L3mouch w bno Lhassane…….Où sont-ils, L3AMMOUCH et son fils HASSAN ?
    A fayen chef Benasser fine drti Hmdane........Où sont-ils, le Chef BENNASSER et HAMDANE ?
    A fayen Biyout w fine Belhassane………………Où sont-ils, BIYOUT et BELHASSAN ?
    A mabqa di ybghik aya 3ine Hlwane…………..Personne ne t’aime plus, Oh verger de Ain HALOUANE !!
    A chhal klina men krmous w frsna rmane……Combien avons-nous dévoré de figues et de grenades.
    Ama daymach al3dowa dahka 3lina…………..Tu n’es pas éternelle, vie ennemie ; tu te moques de nous.

    Aya lmoute l3dowa makatghiybi ………….....Et toi, Mort ennemie, tu ne t’absentes guères !
    Wila jbdte lmadi b3da yfreh qlbi ……………..En évoquant le passé, je ressens aussi de la joie au cœur ;
    Wchhal men haqiba hz L3ribi …………………Je pense à feu LA3RIBI, l’homme aux valises nombreuses.
    Ila mcha Lmqadem w lhaj Chtibi ……………..Et si feus LAMKADDEM et LHAJ CHTIBI ont disparu,
    Bqqate lbaraka b3da naf3ana ………………...Il en reste une progéniture (Baraka) bienfaitrice.

     
    Aya dnya l3dowa ya hrof lghder ……………….Oh vie d’ici-bas, ennemie ingrate ;
    Mcha lhaj Ben Hamou w khwa bab tcher …….Lhaj BEN HAMMOU s’en est allé, laissant Bab Tcher désert.
    Mchate yamek f lwrd aya lwad lkhder ………..Tes jours se sont passés en rose, Oh LOUED LAKHDAR !
    Rabo saddate bjoj tkhsserna lmnder …………Tes mausolées des deux Saints sont en ruine, désolation!
    Zl3na n3ma drbona b lghter ……………………Nous avons renoncé au bien, subissant leur malédiction.
    A ja ljafaf rbi slto 3lina …………………………..Et survint la sécheresse, châtiment divin.

    Aya lmoute l3dowa makatnsa ......................Oh Mort ennemie, tu n’oublies personne, toi !
    Ila khrej lhaj J3fari watato lbsa ………………..Il sortait, Lhaj JAAFARI, dans la tenue qui lui seyait.
    Wlyoum smhto f dak lwali tnssa ………………Actuellement, on oublie le Saint du village,
    Frqto lmjm3 chteto lglsa ……………………….On disloque le rassemblement et dissout l’assemblée,
    Tb3to hmoume dnya w tb3to lftna …………..On s’occupe des soucis de la vie et verse dans la besogne.

    Aya lmoute l3dowa chhal fik d ssem …………Oh Mort ennemie, combien tu es venimeuse !
    A fayen howa Jaddi w Lhcen di Brahm ……….Où est-il, mon grand-père, et aussi LAHCEN DI BRAHEM,
    Ila tlaqito kaydhak w yslem …………………….Que l’on rencontrait toujours souriant et accueillant ?!
    Mcha sbih jora ma3araf khsem ……………….Il est parti, le bon voisin qui n’a jamais connu d’animosité,
    Aha wlado baqyen yswlo 3lina ………………..Ses enfants sont à présent aussi courtois.

    Wchhal ya l3dowa 3biti men rouh ……………Combien d’âmes, Oh ennemie, as-tu emportées ?!
    A fayen Lghmari w Thami di Moumouh …….Où sont-ils, LAGHMARI et THAMI DI MOUMOUH ?
    A fine L3rbi Mimi lmjrouh ……………………..Et LARBI MIMMI, le blessé ?!
    Ila dhak aw tbssem tqol lwrd mftouh ……….Qui souriait comme une rose ouverte,
    W ila dkholte blado toqa3 rwina ……………..Mais qui n’admettait pas que l’on marchât sur ses terres.

    Aya dnya l3dowa madaymachi ……………..Oh vie d’ici-bas, ennemie, tu n’es pas éternelle.
    A fayen lhaj Ben Moussa w3yad L3iyachi….Où sont-ils, Lhaj BENMOUSSA et AYAD LAYACHI ?
    A fine Ben 3krad lyoum ma dhrchi ………...Où est-il, BENAKRAD, il n’a pas apparu ce jour-ci ?!
    Ila dqqite fbabo makaykhasmekchi ………..Il était tolérant, quand on le dérangeait chez lui.
    Amcha Sidi Sllam l3chour mabqachi ……….Il est parti SIDI SELLAM, et depuis on ne donne plus la dîme.
    Ghabo chrfa khwate dare dmana ……………Les Saints font défaut et la Maison Sacrée s’est vidée..

    A ya syadi daba w klami nkhtmo ……………Oh seigneurs, résumons ces paroles :
    lli majbdto blsani qlbi yrhmo .....................Ceux que je n’ai pas cités sont dans mon cœur.
    Aya wlade Mghila nodo tkhdmo …………….Fils de Mghila , mettez-vous au travail.
    A rah tlata f dnya makayrhmo ……………….Trois choses au monde, ne pardonnent pas:
    Zelte w nfkha w saghte men 3nd waldina …Le dénuement, l’orgueil et la rancœur des parents.

    Le parolier HASSAN LAMGHILI.

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  • Commentaires

    1
    douja
    Mercredi 27 Janvier 2010 à 10:18
    j'ai les larmes aux yeux à reconnaître (dans ce poème) l'accent de mes parents que Dieu ait leur âme en sa sainte miséricorde et les souvenirs d'enfance. nos vacances se passaient chaque été entre kratech (douar pas loin d'elmenzel) et chmounda, ce verger verdoyant, où on adorait participer aux travaux en arrachant les tiges de maïs, ramassant es feuilles mortes des oliviers qui servaient à allumer le feu, j'ai confectionné des cordes avec la tige de doum et les ai enroulés en 8 entre la paume de ma main et mon coude pour les vendre au souq. à présent le paysage est désolant conséquent de la sécheresse et la main d'½uvre qui a afflué vers les villes, le vieillissement ou le départ des gens aussi attachants que généreux, on se passait le mot et dès notre arrivée les sceaux blancs émaillés à couvercle de lait, petit lait, de beurre, venaient de toutes parts. j'ai sorti l'eau du puits, confectionné les grandes galettes de bouse de vache qu'on sèchait et utilisait comme charbon, et de peur de partir sans gouter au raisin j'ai arraché les grappes toutes crues ! le gout des prunes de mon pays n'a pas de pareil. innocence, simplicité et solidarité sont les principales qualités des gens de chez nous. au printemps ou en été quand j'y retourne, je mange d'abord sicouc (semoule d'orge à la vapeur mélangée au petit lait) je fais un tour au centre d'elmenzel pour voir ce qui a changé avant de monter à la maison paternelle (en ruines mais où j'adore fermer les yeux et remémorer ces souvenirs, même s'ils deviennent douloureux), la plupart des gens se sont approchés de la "mnjora" la route (c'est plus pratique pour stationner la "cou77ila" voiture, et ont bâti des maisons modernes et équipées mais ouled 3miyer (douar de ma mère) mlla7a (douar de mon père) qarn ssoq, l3ros wl3rossa (2 gros menhirs appuyés verticalement l'un sur l'autre, n'ont pas de secret pour moi. je tiens à remercier et rendre hommage au créateur de ce site et tous ceux qui y ont collaboré, on ne peut vivre sans reconnaissance et fierté de ses racines et je suis fière d'être yazghiya (il paraît que fes nous appartenait et on l'a vendu à moulay driss, seule une femme n'avait pas consenti voulant avoir du temps pour réfléchir, elle est décédée entre temps et pour sa part qui n'a pas été vendue les yazghis enterrent leurs morts à fes gratuitement, et aussi il paraît que nous provenons de Syrie, et le nom kratech vient de kortas (cartouche, plomb) on les fabriquait là bas au temps du protectorat ... mes amitiés et mes encouragements chers compatriotes !
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