• Préservation du patrimoine architectural

    La situation actuelle des anciennes médinas, ksour et kasbahs est alarmante. Longtemps marginalisées des politiques d'aménagement et d'urbanisation, ces habitations tombent en ruine sous le poids de la pauvreté et la quasi-absence des travaux de réaménagement nécessaires. Résultat: les habitants émigrent vers les grandes villes.
     
     
    Pour rectifier le tir, la Banque mondiale réalisera une étude pour la sauvegarde des anciennes médinas du Maroc qui vise à intégrer l'action de promotion du tourisme avec celle de sauvegarde. Les activités devront démarrer dans les semaines à venir en accord avec les partenaires. Les résultats de l'étude seront présentés lors d'un séminaire national en 2008. 

    «Le gouvernement marocain pourra utiliser les résultats de l'étude pour orienter ses investissements liés à la sauvegarde des villes historiques, partie essentielle du patrimoine culturel national», souligne la Coopération italienne qui co-finance cette enquête. En effet, le gouvernement italien vient d'approuver son soutien à l'étude « Stratégies de développement économique durable pour les villes historiques marocaines ». Le montant du financement italien est de 100.000 dollars.

    Cette initiative, qui vise à mettre en valeur le patrimoine culturel du Maroc tout en développant ses potentialités économiques, sera réalisée en partenariat avec les ministères du Tourisme et de l'Artisanat, de la Culture, de l'Habitat et de l'Urbanisme, et avec la Direction générale des collectivités locales du ministère de l'Intérieur.
    En particulier, l'étude couvrira les médinas de Salé et de Tétouan, pour lesquelles le travail de terrain sera conduit selon la méthodologie dite « SWOT » (forces, faiblesses, opportunités et menaces) afin d'identifier les stratégies possibles pour la relance économique, condition sine qua non pour la sauvegarde.

    Seront également concernées les Médinas d'Essaouira et de Marrakech, où le travail consistera à examiner les dynamiques urbaines enclenchées par le tourisme international, pour déterminer le degré de durabilité de l'approche, ainsi que les gagnants et les perdants du processus de valorisation de la ville historique. 
    «L'étude devra, d'une part, évaluer les politiques déjà existantes dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine culturel urbain, et d'autre part, identifier les stratégies d'investissement prioritaires à réaliser dans les médinas historiques du Royaume», souligne la Coopération italienne.

    Elle vise également à contribuer, entre autres, à la promotion des activités de tourisme culturel et à améliorer au même temps la qualité de vie de la population locale. Un exemple à suivre.
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    Prise de conscience

    La situation actuelle des médinas est préoccupante tant pour les pouvoirs publics que pour les usagers. Ces tissus urbains anciens subissent, aujourd'hui, le poids d'un passé séculaire, les conséquences des dernières décennies en matière d'aménagement et d'urbanisation ainsi que les contraintes du présent. 

    «Ces centres urbains historiques pourraient devenir non seulement objets de réflexion et de conceptualisation mais, grâce à cette nouvelle génération des études architecturales de médinas, des centres revitalisés et des laboratoires d'exploration de nouvelles composantes d'une identité culturelle contemporaine de la production architecturale», souligne le département de l'Habitat.

    Dans sa stratégie de couvrir l'ensemble des médinas du Maroc par des documents d'urbanisme et de gestion urbaine, la direction de l'Architecture a entrepris, depuis sa création une révision et une actualisation des termes de référence de ces études, ce qui a abouti à une troisième génération des études architecturales et plans d'aménagement et de sauvegarde des médinas. 
    Cette nouvelle génération a permis de donner à ces documents une assise juridique à l'instar des plans d'aménagement classiques.

    Une bonne partie des médinas du Royaume sont actuellement dotées de ces documents qui sont à des phases différentes de réalisation. Les études achevées concernent les médinas de Bejaâd, d'Azemmour, d'Essaouira, de Marrakech, de Sefrou, d'El Bhalil et d'El Menzel. Les études en cours, ciblent les médinas de Rabat, de Meknès, de Taza, de Tanger, de Tétouan, de Taroudant, de Tiznit, de Larache, de Chefchaouen, de Ksar El Kébir, de Debdou, d'Oujda et d'Asilah. Celles de Safi, de Demnate et de Béni Mellal sont également concernées.

    Source: Le Matin du 18/12/2007 

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