• Le fait de voir souvent à la UNE du forum Yabiladi : "qui est d'ElMenzel ou de sa région"  m'a fait penser qu'il serait bien de parler de notre région pour tous les curieux "non Yazghis " qui aimeraient connaître notre Tribu et notre région. Je me porte volontaire pour le faire à ma manière: il suffit de suivre le guide .
    Que les Yazghis me pardonnent s'ils trouvent que les explications ne sont pas à la hauteur ( Attaslim ).

    Beni Yazgha est une tribu Arabe qui se trouve au pied du Moyen Atlas, entourée de plusieurs tribus Berbéres;  Beni Sadden, Ait Waraine, Ait Youssi, etc..).
    Pour mieux expliquer cette situation délicate avec un peu d'humour  je dirai - comme je l'ai déja dit à des amis Bérbéres pour plaisanter- que Beni Yazgha est une branche de MENTHE au milieu d'une touffe d'ORTIES ! (rire)

    Le chef lieu des Beni Yazgha est la petite ville d'El MENZEL ( 12000 habitants ). Elle est entourée de plusieurs Douars, à une distance de 60 km de Fes, 32 km de Sefrou et 17 km de Ribat Al khir ou Ahermoumou. Les Yazghis vivent essentiellement de l'agriculture, de l'élevage du bétail et un peu d'artisanat, comme les poteries de Kassiwa ou Ain Bitta, sans oublier le sel naturel de Mallaha.

    En arrivant du côté de Sefrou, le visiteur peut s'arrêter au pont du Sebou pour admirer un paysage de western qui surplombe le lit du fleuve: un paysage magnifique, de Karkoura jusqu'a Bab Sraghna où les sommets enneigés de Bou Iblane et Moussa Oussaleh attirent l'attention de tout curieux. En contrebas, une cuvette de maisons blanches entourée de collines verdoyantes fait comprendre au visiteur qu'il est arrivé à El Menzel. Une artère centrale fraichement refaite traverse la petite ville tranquille pour continuer vers Ahermoumou ou vers Taza. La route reprend de la hauteur mais si la curiosité du promeneur est forte il se laissera tenter pour grimper sur le toit de Caf Azrou. Une fois qu'il sera sur le plateau il aura une vue panoramique digne d'une carte postale:. oliviers , minarets, verdure, maisons blanches, et si c'est un dimanche ou un mercredi il entendra le brouhaha du Souk qui se déverse sur les collines avoisinantes, et le tohu-bohu d'une animation qui fait le bonheur de toute la Tribu.
    A quelques dizaines de métres du souk des attroupements de jeunes chargés de cartables et de sacs à dos nous font comprendre que le lycée est juste à côté. En restant sur le plateau de Caf Azrou, le visiteur pourrait tomber amoureux d'une forêt jaune (si c'est le printemps ) d'arbustes pleins d'épines mais qui dégagent un parfum de Paradis. C'est l'ajonc (ALGANDOULE). Et pour compléter le tableau l'arbuste nous perment d'écouter un agréable concert  composé par les artistes - abeilles qui viennent récolter le nectar pour leurs ruches (photo: Toumi10).

    Si la végétation est verte, c'est gâce à Ain Kbir: cette source a donné la vie à toute une population et sans elle la région ne serait que désert et enfer.

    Il y a d'autres sources aux alentours: les plus importantes sont Ain Timadrine et Ain Sebou, source du fleuve -parmi les plus importants du Maroc - qui porte son nom. La source est loin d'El Menzel de 15 km, et on peut y aller en voiture. C'est une source qui est en conflit perpétuel depuis des siècles avec Ouad Zloul, comme si ce dernier n'a jamais accepté que son sort ou son existence s'arrête au niveau de Ain Sebou, ce qui le pousse quand il est en colère (en crue), à envahir la source et à l'enterrer complétement, à croire qu'il veut se venger de cette humiliation éternelle. La source reste alors bouchée pendant plusieurs mois, le temps d'une grossesse compliquée puis , quand le jour de l'accouchement arrive, elle l'annonce dans la douleur. Elle gémit profondement d'un zafir impressionnant qui fait trembler les collines des alentours, et puis avec une force surnaturelle elle envoie tout ce qu'elle avait dans le ventre (troncs d'arbres, rochers, pierres, terres etc..) sur la figure de Ouad Zloul pour lui prouver que c'est elle la plus forte Puis ,l'eau jaillit du fond de ses entrailles, la nature reprend ses droits, et Sebou affiche son beau sourire de satisfaction car n'oublions pas qu'il est resté orphelin pendant quelques mois. Les retrouvailles avec la maman -Source sont un moment fabuleux et attendrissant.(photo: Froissart)

    La source duSebou me fait penser à une autre source en France. Pour ceux qui veulent se dépayser un peu, je les invite dans le Departement du Vaucluse (84), où on peut visiter une merveilleuse source qui s'appelle la Fontaine de Vaucluse. C'est un site magnifique qui vaut le détour. Le débit de cette fontaine est de 3 ou 4 fois supérieur à celui de Ain Sebou. Elle coule quelques semaines par an au moment des fontes de neige, et elle s'arrête toute seule. D'autres sources autour d'elle assurent le spectacle toute l'année. C'est un petit coin de paradis qu' on ne se lasse jamais de visiter.

    Auteur: toumi10

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    J'ai bien lu et relu le texte descriptif sur les Beni Yazgha de notre cher ami Toumi. C'est un très bon travail littéraire, culturel, et géographique que j'ai beaucoup apprécié. Je ne sais pas si, Toumi, tu vas continuer ton travail pour faire mieux connaître la région à nos visiteurs. Rabaa Safli, avec son importance historique et géographique semble ne pas prendre beaucoup d'espace dans ton introduction.
    GHOMRA, par exemple, est une forêt qui a joué un rôle à la fois positif et négatif dans la vie des Yazghi de Rbaa Safli. Elle a servi de ressource économique pour beaucoup de gens qui la fréquentaient pour ramasser le bois et le vendre dans de multiples douars pour gagner un morceau de pain pour leur famille. La forêt Ghomra a aussi representé un cauchemar pour les fellahs et les habitants de Rbaa SSafli. Souvent les animaux de la forêt, surtout L7LLOUF, en sortaient pour aller détruire les champs et les récoltes des laboureurs et parfois ces 7ALLOUF très méchants même attaquaient les enfants et adultes et leur causaient des blessures graves.

    Auteur: 7ab riro

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    Un petit mot pour notre ami 7ab RIRO qui m'a signalé que j'ai oublié de parler de Rbâa Assafli.
    Mon cher ami, ta remarque est correcte. J'ajoute  que je n'ai pas parlé de Ain Kebir d'Alkasba, de Ain Timaggane de Zaouia ni de la cooperative agricole, des fermes d'arbres fruitiers, des mines de sel de Mallaha, de Dar Kninir (maison de colonel ) qui se trouve au-dessus de Ain Kbir D'El Kalaa et qui nous fait penser à une époque révolue (heureusement! car cette maison représentait la colonisation et la souffrance de nos parents). C'est de là que que les troupes françaises partaient attaquer les insurgés du Moyen Atlas. En face de cette maison des grands cyprès témoignent de la présence des soldats tombés pendants les attaques des révoltés. Je parle de "Kbour ansara " (le cimetière des Français). Donc mon cher 7ab Riro, il reste beaucoup de choses à dire sur notre région, et je compte sur tout le monde pour y participer. Tu viens de le faire pour Ghamra et tu as très bien fait. Mghili a déjà parlé de son douar MGHILA que je ne connaissais pas, et j'ai appris beaucoup de choses. Si chacun de nous parle de son douar, nous arriverons à faire mieux connaître notre tribu à nous-mêmes d'abord, ensuite à tous les curieux qui aimeraient lui rendre visite. Moi j'ai essayé d'attirer l'attention sur Beni Yazgha,  et c'est à nous tous de faire un travail collectif du moment que nous sommes tous des Yazghis...

    Auteur: toumi10


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