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Nou'm
Le jour que naquit Nou’m sous la tente nomade,<o:p></o:p>
Une étoile périt, car, selon la monade,<o:p></o:p>
Un corps s’allume ici quand l’autre s’éteint là,<o:p></o:p>
Puisque tout est écrit dans l’alphabet d’Allah.<o:p></o:p>
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Le jour que la tribu vint à la médina,<o:p></o:p>
Et que Nou’m apparut, le sultan s’étonna,<o:p></o:p>
Toute étant au harem que la grâce ensoleille,<o:p></o:p>
Qu’on eût pu lui voler la huitième merveille.<o:p></o:p>
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Le jour qu’un janissaire assit dans la corbeille<o:p></o:p>
Nou’m, neuve concubine, à nulle almée pareille,<o:p></o:p>
Pour l’emmener ravie vers l’hyménée du roi,<o:p></o:p>
Un sable rustre chut de ciels rugueux et froids. <o:p></o:p>
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Nulle houri depuis n’a réjoui la voix<o:p></o:p>
Du chamelier versant dans le vent du convoi<o:p></o:p>
Ses versets infestés par la version nouvelle<o:p></o:p>
Du rire absent de Nou’m au chergui qui l’appelle.<o:p></o:p>
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Le jour que s’enfuit Nou’m, l’émir égaré d’elle<o:p></o:p>
S’en fut errant flairer la cheville infidèle<o:p></o:p>
Aux croisées des déserts, aux brisées des sous-bois,<o:p></o:p>
Incurieux du sceptre, et du peuple, et de soi.<o:p></o:p>
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A Bagdad, à Cordoue, depuis mille et un ans,<o:p></o:p>
Calife ténébreux que la quête écervelle,<o:p></o:p>
Sur l’éoud noir, pour Nou’m, je pleure incontinent.
Auteur: froissart
Extrait de "L'Eloge de l'opaque ellipse" (édité en 2006, 190 pages). Reproduction interdite.
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