• Grève nationale des transporteurs

    Deuxième semaine de grève chez les transporteurs: Économie au ralenti: :

    Les transporteurs entament aujourd'hui leur deuxième semaine de grève. Si le bras de fer se durcit entre syndicats grévistes et gouvernement, les effets collatéraux commencent à se faire sentir aussi bien au niveau des ménages qu'au niveau de l'économie nationale. Mais pour l'heure aucune statistique sur les dommages causés aux différents secteurs économiques n'est disponible. Les transporteurs parlent d'une paralysie nationale de 100%.

    Réunis hier à Casablanca, les transporteurs, en grève depuis lundi dernier, ont décidé de poursuivre leur mouvement jusqu'à "l'annulation du nouveau code de la route" a affirmé, au téléphone, Mohamed Harrak secrétaire général du syndicat des chauffeurs de taxi affilié à la CDT. Pour faire aboutir leur revendication, un mémorandum a été envoyé, à en croire le syndicaliste, au Premier ministre, au ministre de l'Intérieur, au directeur de la Direction Générale de la Sûreté Nationale, et au commandement de la gendarmerie royale.

    "Si notre grève a duré autant, c'est parce que nous n'avons pas de ministère. Il ne veut pas débattre".

    Mohamed Harrak du syndicat des chauffeurs de taxi.

    Le nouveau code de la route a déjà été adopté par la chambre des Représentants et devait connaître le même processus à la Chambre des conseillers, n'était le débrayage des transporteurs professionnels.

    De leur côté, le ministre de l'Equipement et des transports, Karim Ghellab, et le président de la Chambre des Conseillers, Maâti Benkaddour, ont annoncé, samedi à Rabat, le report à une date ultérieure de l'examen du projet du code de la route au sein de la deuxième Chambre. Mais en attendant que les uns et les autres se mettent d'accord, cette grève semble donner un sérieux coup de frein à l'économie du pays qui commençait par ailleurs à ressentir les premiers effets de la crise mondiale

    Tous les secteurs touchés

    A en croire le site Internet du ministère de l'Equipement et des Transports, 95% des Marocains choisissent la route pour se déplacer et 4/5 des marchandises, hors phosphates, passent par la route. A Casa, poumon économique du royaume, il est facile de constater que l'une des conséquences de ce débrayage est la hausse des prix des fruits et légumes et l' indisponibilité des carburants dans les stations.

    Première à réagir, l'Association des Producteurs et Exportateurs de Fruits et Légumes (Apefel) parle de "laxisme du ministère des Transports". Sans préciser le manque à gagner, l'Apelef met en garde contre les pénuries et les renchérissements des prix et appelle les deux camps à trouver rapidement une solution. Cette pénurie pourrait également toucher les céréales, la farine, et les aliments du bétail.

    Contacté par téléphone, Hafid Debbarh, Directeur Général délégué de Mass Céréales Al Maghreb qui assure le déchargement des navires céréaliers à Casa et à Jorf Lesfar, confirme également le risque d'une pénurie.

    "Notre mission consiste à décharger, à stocker et à expédier les céréales vers les minoteries. S'il y a un goulot d'étranglement, rien ne sort des ports, quelles que soient les capacités de stockages, elles risquent très rapidement la saturation".

    Hafid Debbarh, Directeur Général délégué de Mass Céréales Al Maghreb.

    Pour Hafid Debbarh, il serait difficile d'estimer le coût économique de cette grève mais évoque "quelques millions de dirhams". Même son de cloche chez les transporteurs: M. Harrak estime la paralysie économique du pays à 100%.

    La rumeur fait le plein

    Pendant que les transporteurs font grève, la rumeur d'une pénurie d'essence a fait le plein chez les citoyens. Paniqués, ces derniers se sont rués vers les stations service. Ce qui fait dire à un distributeur bien connu au Maroc que pour ravitailler les pompes, il a fallu recourir à la gendarmerie royale: "Certaines stations, dans certains quartiers, souffrent en effet d'un défaut d'approvisionnement. Mais grâce à une escorte de la gendarmerie royale la plupart des distributeurs ont être pu approvisionnés (…) En ce qui nous concerne, les stations sur les grands axes de Casablanca sont ravitaillées. Malgré cela, tout le monde veut faire le plein, ce qui aggrave l'indisponibilité. Mais nous estimons que la situation va revenir à la normale dans les prochains jours."

    En attendant que gouvernement et grévistes trouvent une issue à ce blocage, la facture économique risque d'être salée. Reste à savoir qui va mettre la main à la poche.

    Auteur : Samir Benmalek



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