• Ces photos, réalisées par Sandawi, sont celles d'un endroit mystérieux.

    Qui peut nous renseigner à ce sujet?

     

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  • La ville de Sefrou se situe à 28 km au sud-est de Fès sur la route principale N°20, au pieds du moyen Atlas à 850 m d’altitude en moyenne.

    Statut administratif

    Érigée en Municipalité, depuis 1917, la ville de Sefrou a été élevée au rang de chef-lieu de la nouvelle Province de Sefrou au 1er Janvier 1991 qui compte 23 communes (5 municipalités et 18 communes rurales).

    Histoire

    Divers témoignages attestent l’ancienneté de l’implantation humaine dans cette partie du dir, riche en sources, en forêts et en grottes. Un tel cadre devait en effet exercer une grande attirance sur les premiers hommes sillonnant la région, à la recherche d’un point de chute, et désireux de communiquer avec une nature dont les forces y étaient effectivement bien représentées. Les cultes naturalistes devaient abonder dans ce contexte, et jusqu’à nos jours les vestiges de telles pratiques n’ont pas encore disparu. En plus, ce dir présentait l’avantage d’être en retrait par rapport au grand couloir sud-rifain, aussi servit-il très tôt d’asile politique et de zone refuge à des individus ou groupes humains dont le souci majeur était de conserver indépendance et liberté de culte et d’opinion. A cet égard le judaïsme avait ses adeptes ici depuis bien longtemps, et précéderait même l’invasion du Maroc par les Vandales. La retombée nord-atlasique était signalée en effet comme étant un foyer juif actif, et accessoirement païen. Les Bahloula qui en faisaient partie, nous sont très souvent cités comme exemple par les historiens marocains, et ce tout aussi bien avant qu’après l’islamisation du Maroc. Le souvenir de la persistance d’une communauté hébraïque nous est également conservé par des toponymes tels que oued Lihudi nom donné à la partie aval de Oued Aggaï, et Kahf Lihudi, grotte située sur le flanc de Jbel Binna.

    Kaf Lihudi

     

    Quant à l’existence de chrétiens dans le pays, les textes arabes le laissent également entendre. D’ailleurs, du VIIe au IXe siècle, païens, juifs et chrétiens reviennent très souvent dans les chroniques qui rendent compte des campagnes militaires, menées à Al Bhalil de la famille Chkounda, probablement descendante de la seconde légion romaine, et la découverte à Al ‘Anaçer au sud de Sefrou, de la fontaine des idoles (‘Ayn çname) d’où furent exhumées cinq inscriptions latines, attestent sinon une implantation romaine, du moins un intérêt porté par Volubilis à ce front sud. Dans ce cas Al’Anaçer, Al Bhalil et Mimmet (aujourd’hui disparue) ne constituaient-ils pas des postes-vigies érigés face à l’Adrar dans un but militaire ? pour le moment aucun argument ne permet d’affirmer la présence d’un vrai Limés de ce côté-ci, et seules des fouilles poussées permettraient d’en déceler les traces. C’est donc dans un site très convoité que naquit Sefrou. Cependant rien ne filtre quant à la date de sa création Sefrou : Inscription latine d'Al'Anaçer (Romain) inscription latine d'Al'Anaçer Léon l’africain dit que Sefrou avait été fondée par les Africains c’est à dire les Berbères. Si l’on en croit les rumeurs publiques, la ville aurait été bâtie avant Fès. « On allait de la ville de Sefrou ou village de Fès » s’amusent à répéter de longue date les Sefrioui. Selon la légende locale, attribuée abusivement à Raoud Al Quirtas, Idriss II , au moment où il avait lancé le chantier de Fès, serait venu s’établir pendant deux ans dans cette ville de piémont (807). Il aurait résidé au dchar dit « Habbouna », le village de « ceux qui nous ont aimés ». appellation qui aurait été donnée par Idriss à cet endroit situé à présent au sud de la Médina, et ce en signe de reconnaissance à l’accueil chaleureux que lui avaient réservé les habitants de la ville pendant sa campagne d’islamisation. Les Bahloula, étant plus réticents, n’auraient pas recueilli sa bénédiction. En tout cas, Sefrou paraît bien avoir existé lors de la fondation par Idriss II de la ville d’Al’Aliya (la ville d’Ali) sur la rive gauche de l’Oued Fès, (en 809, à l’emplacement du quartier des Qairouanais), et qui fait face au quartier Andalous, bâti par Idriss Ier en 789. Le fait que sous le règne d’Ali Ibn Idriss, petit fils d’Idriss II (836-848), un opposant politique se soit emparé de Sefrou, et ait marché sur Fès, nous prouve que vers le IXéme siècle, la ville avait déjà assez de poids pour qu’elle se soit mobilisée contre un prince Idrisside. C’est la vallée de l’Oued Aggaï, petit affluent du Sebou, qui a canalisé d’abord l’implantation humaine dans cette région. La présence d’une multitude de grottes creusées dans le calcaire et le travertin, a facilité les premières installations au même titre d’ailleurs que dans le reste du dir à Mazdghat Al Jorf, Bhalil, Imouzzar Kandar et Al Hajeb. D’après Si Mbarek Al Bekkal, cette forme d’occupation dominait jusqu’au VIIe siècle, date à laquelle les troglodytes berbères commencèrent à se familiariser avec les techniques de construction. Cependant les impératifs de défense probablement liés aux premières incursions musulmanes dans l’Atlas, leur dictèrent de se regrouper et de bâtir des fortifications. Aussi voit-on s’ériger le long de la vallée un cardon de qçour, situés en trois points : à l’amont de l’Oued Aggaï, au centre, et à l’aval de l’Oued, à proximité de sa confluence avec Oued Sebou. Mais progressivement, le site central coïncidant avec celui de la Médina actuelle, se révéla avantageux et devint un pôle de cristallisation, et ce au détriment des autres qçour. Une agglomération portant le nom de Sefrou naquit depuis, ce fut vraisemblablement vers la fin du VIIéme siècle. Cependant, un petit noyau résiduel subsista vers l’amont. A savoir le quartier de Qal’a, dont les habitants n’hésitent pas jusqu’à nos jours à se démarquer des Sefrioui. Au temps des premiers Idrissides, Sefrou se présentait donc comme un petit centre urbain en gestation. Et en carrefour pour des populations en quête de sécurité. A ce titre la communauté juive dût constituer dès l’origine une part non négligeable de la population de la ville. Elle aurait été composé de groupes autochtones judaïsés, ou d’éléments des oasis du Sud marocain. La vocation commerçante des juifs trouvait ici matière à s’épanouir d’autant plus qu’une route caravanière commençait à passer par la ville. En effet l’axe commercial reliant la capitale Idrisside à la métropole du Tafilalt. Sijilmassa et empruntant Sefrou, devait attirer plusieurs négociants et procurer des bénéfices appréciables à la jeune cité, si bien que le contrôle de cette dernière devait susciter la convoitise de tous ceux qui voulaient rester maîtres du commerce saharien et en particulier de l’or africain. Commandant l’accès au couloir qui mène vers le causse, cette ville occupait donc une position très sensible dans la région. Elle était vraiment la plaque-tournante du commerce entre le nord et le sud du pays. Cependant si Sefrou constituait une importante étape sur la route caravanière, et par conséquent un carrefour de population, elle n’en était pas moins exposée de par cette situation géographique, à des tiraillements et des luttes de clans, et ce dès le début de sa création. En effet, sa proximité de Fès et du Moyen Atlas, dans une zone tampon, faisait qu’elle versait selon le rapport des forces, dans l’un ou l’autre camp, ce qui se soldait souvent par des attaques et des représailles dont les conséquences ont été très pesantes pour sa croissance. C’est ainsi qu’en 1016 Sefrou qui dépendait de l’émarat Zénète de Fès fut enlevée celui-ci par la principauté kharijite des Bani Khazroune de Sijilmassa qui a réussi à étendre sa domination jusqu’au pays du dir. Sefou : Route du commerce transsaharien Carte de la Route du commerce transsaharien A l’arrivée des Almoravides des chroniques parlent d’autres voies commerciales, comme celle reliant le Sahara au Haouz par Aghmat-Damnate. Cependant la voie du Saïs-Tafilalt à travers le causse d’Amekla restait la plus fréquentée, aussi Youssef Ben Tachfine n’hésita-t-il pas un seul moment, après avoir pris Sijilmassa et attaqué Fès, de libérer Sefrou des mains des Maghrawa Zénètes qui s’y étaient enfermés (1063). Quant aux Almohades, ils la prirent en 1141, motivés en cela par le même souci de contrôler la route commerciale reliant Sijilmassa à Fès. Si la ville s’est distinguée très tôt par son cachet urbain et sa fonction d’étape , elle a su parallèlement consolider son assise agricole. Les textes arabes sont unanimes d’ailleurs à ce sujet. Ibn Hawqal (Xéme siècle) trouve que sa région est riche en vigne et en arbres fruitiers. Quant à Al Bakri (XIéme siècle) il la décrit ainsi : « la ville de Sefrou, située à une journée de marche de Fès, est ceinte de murs et entourée de ruisseaux et de jardins ». Pour Al Idrissi : (XIIéme siècle) « Sefrou est une petite ville de civilisation urbaine où il n’y a que peu de marchés. Les habitants sont pour la plupart des agriculteurs qui récoltent beaucoup de céréales. Ils ont aussi de nombreux troupeaux de gros et petit bétail, les eaux du pays sont douces et abondantes ». Sous les Mérinides, la ville fut dotée d’un quartier réservé aux juifs : le Mellah. Il semble, selon la tradition orale, que c’est le sultan Mérinide Abdelhaq (XIVéme siècle) qui aurait ordonné ce groupement. Cependant, sous les Bani Wattas et les Saâdiens, la région connaît de grandes difficultés, liées au contexte générale du pays. En effet en plus de la crise d’autorité dans laquelle le Maroc était plongé, le trafic caravanier qui venait du Sud fut dévié vers l’Est, à la suite de la prise de Sijilmassa par les tribus Ma’qil, ce qui ébranla pour un moment les circuits commerciaux en direction de Fès. Cet état de crise générale, ne manqua pas d’affecter l’équilibre de la ville. A ce propos, Léon l’Africain relève dans son récit que la cité était presque ruinée , situation qu’il impute aussi au mauvais comportement d’un représentant du Makhzen. Si la vie urbaine semble décliner, comme ce fut le cas d’ailleurs dans tout le pays, la vie rurale par contre enregistre de grands progrès. L’activité agricole de la ville connaît en effet un regain de dynamisme : Léon l’Africain note à ce sujet l’abondance de l’orge, de la vigne et de l’olivier, et signale même l’apparition de nouvelles cultures telles que le chanvre et le lin. Quant au dir sefrioui, il semble également faire l’objet d’une importante mise en valeur qui porte elle aussi sur l’orge, l’olivier, les cultures textiles et l’élevage. L’économie rurale se consolide par conséquent, et donne lieu à un renforcement de la vie villageoise comme chez Bni Yazgha, à Al Bhalil, Azzaba, Mazdghat Al Jorf, Sanhaja, Moujjou, qui doivent tous se fortifier pour faire face au développement de l’insécurité.

    L’économie

    L’économie urbaine de la ville Sefrou est largement dominée par les communes et les services qui représentent 80% environ de l’ensemble des activités. Cette situation montre que Sefrou est un pôle régional de diffusion des biens et de prestation de services. Cette fonction se confortera davantage par le rôle de capitale administrative de la province qu’occupe Sefrou. L’industrie commence, cependant, à se développer surtout après l’extension de la zone industrielle. Elle représente 14% environ de l’ensemble des activités. Toutefois, l’émergence de l’industrie s’opère difficilement en raison de la concurrence de la métropole Fès, très proche de Sefrou. Les industries représentées dans la ville sont les huileries, les tanneries, la confection, les matériaux de construction, les minoteries, les scieries. Sefrou : La Médina - Qiddarya Enfin, alors que l’artisanat qui était florissant par le passé est en régression à l’exception de la couture traditionnelle qui résiste à la concurrence manufacturière, les activités d’entretien et de réparation connaissaient un essor remarquable. L’ancienne médina concentre l’essentiel des activités (45% environ). Ce pendant, de nouveaux pôles commencent à émerger dans différents quartiers de la ville qui s’achemine vers un système multipolaire. Sefrou possède 2 zones industrielles aménagées, 29 lots attribués et 10 lots fonctionnels. Sefrou - Zone industrielle La zone industrielle Extrait de la monographie de la ville Sefrou Sep. 97 L'agriculture constitue encore la principale activité économique de la province de Sefrou avec: - Une céréaliculture prédominante mais encore faiblement mécanisée, à rendements moyens à faibles. - Une Arboriculture ancienne (oliviers notamment) qui se maintient, et récente (rosacées) en extension rapide. - Des légumine uses (lentilles, fèves, poichiche) relativement en recul. - Des cultures maraîchères (pomme de terre, oignon), industrielles (tabac, colza, tournesol) et fourragères (luzerne, vesce..) qui progressent. - Un élevage (bovins, ovins, caprins, équidés) important mais dont les rendements demeurent faibles. Une forêt dont l’exploitation est peu rationnelle. Cette ressource est en voie de dégradation assez rapide. Un secteur avicole très dynamique (poulet de chair : 5 millions d’unités/an). Mais la structure foncière est dominée par les petites et micro-propriétés (75% des propriétaires ont moins de 5 ha, 0.7% ont plus de 50 ha) ; la proportion des « sans-terre » varie d’une zone à l’autre de 20 à 40% de l’ensemble des chefs de ménages. De ce fait le salariat agricole, la pluriactivité des familles rurales et les activités des familles rurales et les activités non agricoles sont très développés. L’industrie est faible à Sefrou, presque inexistante dans le reste de la province. L’exploitation de carrières connaît, par contre un essor considérable (prés de 4000 m3 extraits par jour) ; mais cette activité, peu génératrice d’emplois et à faible impact économique sur la région, engendre une dégradation considérable de l’environnement notamment autour de la capitale provinciale (détérioration des réseaux, aggravation des inondations, autres nuisances).

    Fête des cerises (Mawsim Heb Mlouk )

    Les cerises de Sefrou et leur fête sont renommées dans tout le Royaume du Maroc et ce, depuis 1920. .. Plusieurs organismes veillent et participent à l'organisation de la fête des cerises au début du mois de Juin de chaque année La fête des cerises n'est pas seulement une activité culturelle mais c'est une occasion pour exposer et vendre les différentes sortes des cerises cultivées dans l'oasis de Sefrou et ses environs. La fête dure 3 jours (vendredi, samedi et dimanche) : jours de danse, de chants et de défilés sous la présidence de la "Reine des Cerises". (En effet celle-ci est sélectionnée parmi les plus belles filles candidates). En parallèle, plusieurs activités sportives et culturelles sont organisées à cette occasion... La cerise originelle qui est fêtée est ce que l’on appelle communément Elbeldi. C’est une cerisette noire et très sucrée à sa maturité. Même sa queue aurait des vertues curatives selon la vieille tradition séfriouie ! Cette variété a, malheureusement, été victime de l’introduction de certaines variétés américaines qui vivaient en symbiose avec un parasite lequel a été fatal à notre cerise. Des milliers de plans ont été arrachés vers la fin des années 1960. Les services agricoles ont fait un effort louable pour préserver cette variété. Nos services municipaux devraient, à leur tour, encourager par tous les moyens la plantation de cerisiers ne serait-ce que dans les jardins des villas existantes ! Le printemps serait plus beau avec des cerisiers en fleurs dans les beaux quartiers de notre région et notre cité mériterait encore plus le titre de « Jardin du Maroc »!


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