• Savoir et autorité au Maroc

    Eickelman: Les hommes de religion dans la campagne marocaine ont un rôle fondamental dans le changement des sociétés

    Soumis par toma le Mar, 2009-06-30 12:54.

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    Les hommes de religion (Fqihs et Oulémas) dans la campagne marocaine, à l'instar des autres sociétés, ont un rôle fondamental dans le changement de la structure intellectuelle des sociétés, a estimé l'anthropologue américain Dale Eickelman.

    Dans un entretien accordé à la MAP à l'occasion de la parution de la nouvelle version arabe de son ouvrage "Savoir et autorité au Maroc : images de la vie d'un intellectuel de la campagne au 20e siècle", Eickelman a expliqué avoir choisi la Zaouia Cherkaouiya comme sujet de sa recherche académique après avoir pris connaissance d'un ancien ouvrage britannique de référence qui avait abordé succinctement cette Zaoiua en tant que centre religieux.

    Il a ajouté que c'est dans cette Zaouia Cherkaouiya, sise dans la localité de Bijaad, qu'il a fait la connaissance du Cadi Haj Abderrahmane Mansouri, et apprécié, prématurément, son ouverture d'esprit malgré sa formation traditionnelle et les conditions sociales qui prévalaient à l'époque dans les campagnes marocaines.

    Le scientifique américain a précisé également avoir noté l'engouement de Mansouri pour les études religieuses, le Fiqh et le droit musulman, la consignation des notes de mémoire, l'histoire de la Zaouia Cherkaouia et la généalogie.

    Rôle social des Fqihs dans le changement de la société

    A une question sur la méthodologie suivie pour la réalisation de son ouvrage, Eickelman a affirmé qu'elle n'est pas forcément américaine puisque le premier à l'avoir prônée fut l'Autrichien Mannheim (mort au milieu du 20ème siècle), qui avait concentré ses travaux sur le rôle social des intellectuels des campagnes, particulièrement des hommes de religion (Fqihs et Oulémas).

    Il s'agit d'une méthodologie qui s'impose d'elle-même lorsque le thème est inconnu des milieux scientifiques et donc difficile à cerner et à présenter de façon académique conventionnelle (exemple des statistiques).

    Dans ce cas, il est plus pertinent de procéder à une reproduction des images de la vie quotidienne telle que rapportées par les intellectuels de la campagne, a-t-il ajouté.

    Cela consiste à poser des questions à ces intellectuels de manière à obtenir des réponses qui renvoient à d'autres questions et à ouvrir ainsi la voie aux nouveaux chercheurs pour entreprendre des études complémentaires sur le même thème en vue de l'enrichir davantage, a expliqué Eickelman.

    Selon l'anthropologue américain, de nombreux chercheurs et écrivains accordent désormais une importance particulière au débat sur les points de vue des intellectuels et des oulémas des campagnes et les influences qu'ils exercent et subissent dans leurs sociétés.

    Eickelman a affirmé qu'il observe avec intérêt et satisfaction l'attention que portent de nombreux chercheurs au rôle de la religion dans le changement des sociétés.

    Le chercheur américain a précisé que sa méthodologie d'étude s'est toujours basée sur la quête du débat avec les intellectuels et les hommes de religion dans les campagnes et les petites villes, en s'écartant du débat avec les intellectuels modernes des grandes villes, liés pour la plupart à des idéologies déterminées et dont le discours verse dans le classicisme linguistique.

    Toute famille marocaine dispose de prolongements dans les petites villes, les villages et les campagnes et de liens de parenté à l'intérieur et à l'extérieur du pays, ce qui a fait que le langage marocain a essaimé avec aisance au sein d'autres dialectes, langues et leurs ramifications, a-t-il ajouté.

    La Zaouia Cherkaouiya, centre religieux et rayonnement culturel

    A propos du choix porté sur le Maroc pour ses études anthropologiques après sa spécialisation dans le Proche Orient, Eickelaman a affirmé qu'au-là de son ambition d'être le pionnier dans tel ou tel domaine, son maître d'études sociales, le Pr. Clifford Geertz, et un certain nombre de ses étudiants ont choisi le Maroc, particulièrement la ville de Sefrou et son environnement culturel, avant qu'il ne le (le Maroc) découvre lui-même après les difficultés rencontrées en Irak et en Egypte, pays où il s'était rendu en 1968.

    Il a précisé que la Zaouia Cherkaouiya de Bijaad qu'il avait choisie pour mener sa recherche académique, en la substituant à Kerbala au sud de l'Irak, était un centre religieux au rayonnement culturel et scientifique qui allait au delà des frontières de la région pour s'étendre à d'autres régions éloignées du Maroc.

    Le chercheur américain a abordé les archives de la Zaouia Cherkaouiya dont il avait pris connaissance à Bijaad, soulignant la difficulté qu'il éprouvait à les décortiquer (étant écrites par des Adouls) avant d'être épaulé dans cette entreprise par le Cadi Abderrahmane Mansouri qui avait étudié et appris le Coran dans cette Zaouiya.

    Les maîtres du Cadi Mansouri àtrait d'union entre tradition et modernité

    Il a indiqué que Haj Abderrahmane Mansouri avait commencé, dans le cadre des cycles de formation organisés au profit de ses disciples, à leur inculquer et leur apprendre le Saint Coran et " Moukhtasar Sidi Khlil" dans des douars aux environs de la localité de Bzou avant de se rendre à Marrakech pour poursuivre des étude de l'enseignement originel à la mosquée Ben Youssef.

    "Le Fkih Mansouri m'avait fait part de l'influence qu'exerçaient sur les lui Cheikh Abou Chouaib Doukkali et bon nombre de maîtres dont il était le disciple, avec à leur tête Cheikh Mohamed Ben Omar Serghini, Moulay Ahmed Alami et le grand érudit Mohamed Mokhtar Soussi ", a expliqué Dale Eickelman.

    Le chercheur américain a estimé que Mohamed Mokhtar Soussi était tel "un trait d'union" entre les littératures traditionnelle et moderne, en ce sens qu'il sillonnait les petites villes telles que Bzou en quête de rencontres et de débats avec leurs Oulémas et en vue de s'enquérir de leur situation au plan social et géographique, comme cela a été consigné dans son ouvrage "Al Maassoul ".

    Le Cadi Abderrahmane Mansouri, né en 1912 à Bzou et mort le 1er juin 2004, appartenait à une famille séculaire connue dans la banlieue de Marrakech pour sa piété, sa ferveur et son immense savoir. Son père était l'Imam principal de la mosquée de la localité. Il avait travaillé sur le "plan de la justice" (Khouttat Al Adala) jusqu'à ce que les français entreprennent d'introduire des réformes à cette même justice au début des années 20.

    La nouvelle édition de l'ouvrage "savoir et autorité au Maroc : Images d'un intellectuel de la campagne au 20èem siècle" (298 pages), dédiée à la mémoire de Abdelghani Mansouri (1949-1995) est parue aux éditions Malabata de Tanger.

    L'ouvrage se décline en sept chapitres avec une préface du Pr. Mohamed Cherkaoui, directeur de recherche au centre national de la recherche scientifique à l'université Paris V de la Sorbonne. Cette édition 2009 a été annotée par l'auteur et est richement illustrée en photographies et cartes.

    Né en 1942, le chercheur Dale Eickelman, actuellement enseignant à Dartmouth College aux Etats Unis, est spécialisé dans les études sur le Moyen Orient.

    Doté d'un penchant particulier pour le Maroc, il a à son actif plusieurs recherches et études dont "l'Islam au Maroc" (1991) et "le Proche-Orient d'un point de vue anthropologique" (2002).


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