• Un fellah âgé voulait cultiver une fois de plus des pommes de terre dans son champ, dans la région d'El Menzel, mais labourer la terre devenait trop difficile pour son âge.
    Son fils unique, Ali, étudiait en Europe.
    Le chibani se rendit au cyber avec un ami branché afin d'expliquer la situation à son fils par ce courriel : 

    "Cher Ali, Je suis très malheureux parce que cette année je ne pourrai pas planter mes pommes de terre. Je suis trop vieux pour retourner la terre seul. J'espère que tu pourras venir et que mon problème sera résolu. Je sais que tu le feras pour moi. Je t'aime.
    Ton père"

    Ali répondit:
    "Cher père! Que Dieu nous en préserve ! NE RETOURNE SURTOUT PAS la terre cette année. Car c'est là que j'ai caché "tu sais quoi" l'année dernière.
    Ali"

    A 4h00 du matin le lendemain, la police locale débarqua chez notre fellah, accompagnée d'agents américains et d'ouvriers qui se firent conduire à son champ et le retournèrent complètement.
    Puis ils partirent sans rien dire.

    Le jour même, le vieil homme, étonné et réjoui, fit envoyer un autre courriel à son fils pour lui annoncer que son champ avait été labouré bénévolement, et comme par miracle, par une équipe escortée par la police et des Américains.

    Et il reçut de son fils la réponse suivante:
    "Cher père! Il n'y a pas de miracle! Il suffit d'envoyer un courriel signalant que tu caches on ne sait quoi dans ton champ pour qu'aussitôt les Américains se précipitent à la recherche d'armes de destruction massive! Je t'aime.
    Ali"


    PS: Evidemment, cette histoire se passait à l'époque de Bush...

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  • Devinez l'endroit!
    Auteur: menzli


    Ce n'est pas El Menzel dans les années 20-30 ?
    Auteur: encoreUnYazghi


    Oui, mais quel endroit dans El Menzel ?
    Auteur: menzli


    Deux réponses possibles: 

    1- Le groupe de personnes se trouve en-dessous de l'école primaire (je sais que Menzli penche pour cette hypothèse), mais alors on devrait voir à gauche de la mosquée l'ancienne porte du village 

    2- Les personnes en question sont rassemblées sur l'autre entrée d'El Menzel, route de Sefrou... ce qui expliquerait qu'on ne voit rien à gauche de la mosquée, puisque le petit palais qui est devenu collège serait encore plus à gauche, hors champ.
    Auteur: froissart


    J'opte à 80% pour cette possibilité, mais y avait-il un marché à l'entrée (route de Sefrou) ?
    Auteur: menzli


    Cette carte postale d'El Menzel date de la fin des années vingt et appartient à la CPA de droit. La prise de vue est bien côté route de Sefrou. C'était l'entrée du souk. Il faut savoir que le souk ces années-là se trouvait à Al Matmar.
    Auteur: Yazghi 2


    A propos de la carte postale: sa 1ère édition date de 1921, mais la photo a été prise en 1919. Le photographe avait accompagné la colonne qui était à El Menzel et il a séjourné 3 jours sur place. Apparemment c'est le même photographe qui aurait pris aussi la photo de la colonne en action, et il semble qu'il aurait aussi pris d'autres photos... la carte postale est prise non loin de la station essence que l'on connait tous, un petit peu avant. J'ai la photo dans ma main: comme je vous l'ai dit je possède l'original. Je vous en avais parlé dans mes premiers messages. 
    Auteur: hdgremix


    Oh la la! Y avait-il une porte du village ? ça m'intéresse de savoir à quel endroit exactement. Merci. 
    Auteur: menzli


    D'après ce que l'on sait il y avait une véritable porte ( entrée ) tout près du marabout, la disposition n'avait pas changé jusqu'à il n'y a pas longtemps.
    En parlant du mellah il y avait 2% de Juifs en 1925 à El Menzel et 3% en 1929 à Ahermoumou.
    Les Juifs d'El Menzel sont partis plus tôt que ceux d'Ahermoumou.
    Dans les deux cas les boutiques de nos deux villages appartenaient aux Juifs, qui les ont données à leur amis ou à leurs employés avant de quitter les lieux...
    Auteur: hdgremix


    El Menzel entouré de remparts ? Y en avait-il encore des traces dans les années 60-70? Je demanderai à mon père qui est actuellement à Ahermoumou.
    A propos de marabout, c'est celui de Sidi Mghit ?
    2% de population juive ? J'estime donc qu'il y avait seulement 100 personnes, s'il y avait à l'époque 5000 habitants à El Menzel. 
    Cher hdgremix, puisque tu es dans les forum de Dafina, y a-t-il encore un juif qui a habité à El Menzel ?
    Auteur: menzli


    Pour les remparts d'El Menzel, les anciens en parlent, et certains récits les citent. 
    Oui Menzli je parle du marabout de Mghit qui était le point de passage principal car la liaison avec Sefrou était très importante; c'était l'axe essentiel pour les Beni Yazgha pour se rendre à Sefrou ainsi qu'à Fes, d'un point de vue tribal mais aussi commercial. Les autres côtés étaient très surveillés de par la méfiance envers les autres tribus: Beni Ouarain, Ighezrane... 
    Je doute qu'il y avait 5000 habitants à l'époque! Oui, 2% de la population était juive à El Menzel( en 1925 ) et 3% à Ahermoumou (en 1929) mais l'on sait que la population juive a nettement diminué à partir du début du siècle dans les alentours, alors que peut-être elle a remonté à Sefrou. Cela reste des estimations d'époque fournies par des études. Les quartiers juifs sont restés bien visibles, par exemple à Ahermoumou le quartier ancien où se trouvent l'ancien Hamam et les anciennes boutiques avec les petites ruelles... la boutique de Baroudi appartenait à des Juifs...etc. 
    Dans ta dernière question, veux-tu dire: "Y a-t-il toujours des juifs à El Menzel?"  Si c'est cela ta question je te répondrai "laou3lem...". Je ne pense pas car ils sont tous partis très tôt et ceux qui sont restés au Maroc sont dans les grandes aglomérations. Sefrou était appelée autrefois " la petite Jérusalem ". La communauté juive y était plus importante qu'ailleurs, et cela pourrait expliquer El Menzel, Ahermoumou...
    Auteur: hdgremix


    Merci pour tes explications. Ma question est de savoir si tu connais un juif qui habitait à El Menzel (pas nécessairement aujourd'hui, mais dans les années 40-50). Celui-là peut (peut-être) nous fournir des informations très précises (et des histoires vraies de l'époque). Ceci ne veut pas dire que ce que je lis de la part de Patryck, Toumi, Mghili, Fandlaoui n'est pas bon, au contraire, mais je veux remonter dans le temps. Quelqu'un qui a maintenant 80 ans et qui a passé son enfance à El Menzel peut nous raconter les années 40-50 et surtout la liaison entre les tribus de Beni Yazgha.
    Auteur: menzli


    Je n'ai jamais réussi à retrouver une personne de confesion juive ayant habité à El Menzel, seulement des récits.
    Forcément il y a de la descendance quelque part mais très difficile à trouver. Il nous reste des anciens et c'est auprès d'eux que les recherches sont les plus fructueuses. Par ailleurs il y a peu de documents à cause de la transition française/marocaine et aussi à cause de la façon dont sont traitées, nous le savons tous, les archives...
    Auteur: hdgremix


    Parlant des juifs qui habitaient à El Menzel, je viens d'apprendre de sources sûres qu'il y avait plus au moins une centaine de Juifs groupés dans plusieurs coins d'El Menzel. Il y avait des Juifs là où les Nass Boumdin habitaient. Il y en avait d'autres qui habitaient sous ou à coté d'El hammam di nass lframli Dounas. 

    Parmi les nom juifs connus d'El Menzel il y avait : Sliman ,Yechou , lyahoo et d'autres. 

    Je viens d'apprendre aussi que les juifs d'El Menzel étaient engagés non seulement dans le commerce, mais aussi dans l'industrie. Il avait une fabrique de SABOON LBALDI à El Menzel. Jusqu'à présent les anciens d'El Menzel connaissent bien la place DAR SSABOON. 
    Auteur: 7ab riro

     

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    Autre vestige du passé: ce qui reste de la pompe à essence manuelle de Mechrir, face à l'ancienne boutique de la famille:

     

     

    Auteur: toumi10

     



    5 commentaires
  • Vous savez que certaines gens sont trés attachées à leurs marabouts, comme le cas de Sidi Mghit à El Menzel. 
    Un de mes oncles me racontait que pendant les années 90, il y avait une cousine à lui qui leur rendait visite dans l'ancienne maison de mon grand père (qu'il repose en paix). Elle avait un problème au niveau de son pied et, comme elle venait de Zaouia, les gens lui avaient conseillé de mettre un peu de sable, pris à côté du mur de Sidi Mghit, sur son pied pour que la douleur s'en aille.
    La pauvre avait exécuté ce qu'on lui avait dit, et par effet psychique ça avait marché (la baraka) une première fois, et, deux semaines plus tard, une deuxième fois.
    La troisième fois (un jour du souk de dimanche), elle souffrait beaucoup: mon oncle lui expliqua que c'était du n'importe quoi, et qu'elle devait se rendre chez un médecin. Elle ne l'écouta pas, et le supplia d'aller lui ramasser un peu de sable parce qu'elle avait mal et ne pouvait pas marcher.
    Alors il descendit à L7afa (que Zahra et Patryck connaissent très bien) : c'est une sorte de petit parc en bas de la maison là où on peut descendre à l'oued d'El Menzel. Il prit là un peu de sable (qui n'avait rien à voir avec celui de Sidi Mghit). Il attendit un peu (pour que le temps de son absence semble normal) puis il remonta à la maison.
    La pauvre mit le sable de l7afa ( pour elle c'était celui de Sidi Mghit) sur son pied, et tout alla bien, et elle lui dit :
    " Tu as vu la baraka de Sidi Mghit, tu as vu! et toi tu me dis d'aller voir un médecin, à moi qui n'avais même pas de pieds pour marcher! Maintenant que j'ai mes pieds, Alhamdoulilah, ce n'est pas la peine d'aller voir ton médecin: je vais aller au souk pour acheter mes légumes !!!!"

     Auteur: 
    menzli

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  • Je suis émerveillé. Très content de voir notre forum prendre de l’ampleur. Très satisfait des contributions des uns et des autres : des photos, des rapports, des liens Internet, des présentations de douars foisonnent. C’est là un travail de valeur. Sachez bien que nous sommes en train de constituer la matière première, indispensable à nos anthropologues, à nos historiens, à nos géographes, à nos journalistes et même à nos écrivains et à nos poètes. Des liens sont en train de se tisser entre nous, jeunes et vieux et c’est formidable. Avouons-le, c’est en même temps utile et agréable. Que c’est beau de voir tous ces Yazghi à pied d’œuvre, au Canada, à la Réunion, dans le Vaucluse, à Rabat, à Kenitra, et surtout à El Menzel! Leur seul objectif est de nouer avec notre tribu, notre terre, nos ancêtres, notre enfance, nos professeurs… le mérite revient à celui qui en a eu le premier l'idée, RAMI, nous le remercions du fond du cœur. Ceci dit, je vous invite aujourd’hui à vivre avec moi le souvenir de l’une des injustices qu’ont supportées nos parents sous le joug du protectorat. 

    J’avais encore quatre ou cinq ans. Notre voisin, que dieu ait son âme, était sous-officier dans l’armée française. Chaque année, quand il revenait chez lui, c’était pour nous un évènement agréable. Il nous offrait des bombons, des gâteaux d’ailleurs, du pain blanc de Fès (lkoumir). Nous l’accueillions comme un parent très cher. Et il nous le rendait bien. 

    Une fois, il avait entrepris de restaurer sa maison comme faisaient tous ceux que le destin avait éloignés des leurs. Il procéda à des transformations : il démolit des murs, en construisit d’autres, étala l’argile (lakhbiz) sur le toit, revêtit la façade qui donnait superbement sur la3nina, c’est comme cela qu’on appelait la maison du Caïd Larbi. Il passa le mur de cette façade à la chaux, fit embellir deux petites fenêtres par son maçon. Sa famille et ses voisins étaient très contents. Nous admirions son travail. 

    Hélas notre joie n’a pas duré longtemps. Un matin, le mokhazni du caïd se présenta chez notre voisin et lui annonça que celui-ci était très mécontent, qu’il n’admettrait jamais que des fenêtres donnent sur son palais et qu’il fallait les condamner. Tout le monde était sidéré par la décision du makhzen d’autant plus que la maison de notre voisin était distante de celle du Caïd d’à peu près un kilomètre à vol d’oiseau. Le temps était à l’injustice. Qui aurait osé défier le despotisme du caïd ? Notre voisin tarda un peu à exécuter l’ordre de celui-ci, qui trouva le maçon (je ne dirai pas son nom) qui avait entrepris les travaux et lui ordonna de procéder à la condamnation des fenêtres et au badigeonnage du mur avec de la cendre grise. Triste souvenir que je garde dans ma mémoire et que nos voisins et nous-mêmes n’avons jamais oublié. 

    Auteur: 
    Fandlaoui

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  • Kratech est le douar qui vient immédiatement après El menzel (ou lklo3) du coté Rba3 Safli. Il est à un km (ou un peu plus) soit d'El Menzel soit d'lklo3. Les visiteurs de Kratech peuvent l'atteindre de plusieurs cotés (c'est la situation pour tous les douars). Si tu viens de Mtarnagha ou Ouled 3miyyar tu peux entrer dans Kratech à partir de lbiyyatat (le 2ème "t" se prononce comme "tout"(fraise). Lbyyatat est du côté nord-ouest du douar et elle est au pied du douar par la route qui mène à Ghomra. 

    Du coté Est et sud Est il y a AIN Kbir et El klo3. Lklo3 est séparée de Kratech par une colline qui commence à KARN SOUK et qui se termine vers les environs de AIN KBIR. 

    Si tu viens d'El Menzel, tu peux entrer dans Kratech soit en utilisant TRIK d'ESSAFFAH (aussi appelée trik lfokia) ou tu peux continuer sur la route allant à Ghomra et par laquelle tu peux entrer à Kratech par le petit chemin de ZRIRAB or par LBIYYATAT (citée avant). 

    Si tu viens de Sraghna tu peux entrer à Kratech par CHMOUNDA (aussi connue à Kratech sous le nom de TRIK D'ELMASSRAH qui signifie la route pour mener les animaux au pâturage). 

    Kratech se compose de SIDI YAHYA, AIN MALHA, TCHAR (douar centre), ZRIRAB, et puis ELBIYYATAT (place de ma naissance). 

    Les habitants de Kratech sont connus (comme les autres Yazghis bien sûr) par leur travail dans le domaine de l'agriculture (fellaha, sbaybiya: commerce du bétail). Les kortachis sont aussi connus dans le domaine de l'artisanat.
    Mon Père (allah yerhmou w yewessa3 3lih) était très connu  chez les  Beni Yazgha par ses bon tissages et son bon travail quand il sagissait de tisser JLALAB, L3DAYEL, SLAHAM ...ETC. Je me souviens bien que ces artisans avaient un coin de rencontre le jour du souk où les gens (clients ) venaient chercher leur produits. Une partie de notre maison était reservée à ce genre de confection et  2 ou plusieurs fois par semaine, selon le volume de la production, toute la famille se regroupait dans cet atelier pour aider le père à préparer ses oeuvres. 

    Des familles dont peut-être vous avez entendu parler à Kratech : 
    a) Dounas (comme l3Arbi dounas et mohamed dounas). Ils sont les cousins des dounas d'El Menzel comme l'infirmier que Froissart a cité avant. Aussi ils sont liés aux DOUNAS de EL KAL3A 
    b) Nass Hammou 
    c) Nass Lfillali 
    d) Nass El hajj driss (ce hajj était le plus riche du douar avec une belle ferme d'orangers, d'oliviers, de figuiers juste à EL BIYYATAT). Il avait des chevaux. Il a été le premier à avoir un MOULIN à HUILE dans le douar. Il était aussi le seul à avoir UNE RADIO. Et les gens avaient l'habitude d'aller chez lui pour entendre la radio (c'était comme aller au theâtre ou autre) 
    d) Nass ssi 3ayyad (connu comme SHOUKRI) 
    ...et d'autres... 

    Kratech est aussi connu par ses petits jardins de figuiers, toughzaz et raisins. A Kratech on trouvait beaucoup d'ELZROUB (mais plus aujourd'hui). Donc il y avait une production importante de framboises. Ce fruit est très cher et tres vitaminé. Malheureusement aucun n'avait l'idée de produire le jus de framboises à Kratech ou chez les autres Beni Yazgha. Aujourd'hui quand je visite les supermarchés de l'est et de l'ouest,je vois que nos parents et grand-parents, par manque de beaucoup de choses, ont aussi manqué beaucoup d'opportunités dans le domaine de l'industrie agricole. 

    Auteur: 7ab riro

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